Le Fonds mondial pour la nature (WWF) et la Société australienne pour la conservation marine ont lancé dimanche une campagne pour la préservation de la Grande barrière de Corail menacée par le réchauffement climatique, les déchets de dragage et la navigation.

La province du Queensland (nord-est) prévoit construire six grands ports le long de la Grande barrière qui génèreront des millions de tonnes de sédiments pollués issus du dragage et seront déversés dans les eaux de la mer de Corail.

«En 2012, moins de 500 000 tonnes de déchets de dragage ont été déversés dans la zone de la Grande barrière inscrite au Patrimoine mondial» de l'UNESCO, a rappelé Felicity Wishart, responsable de la campagne pour la Société australienne pour la conservation marine, citée sur le site fightforthereef.org.au.

«En 2015, on estime que ce chiffre explosera pour atteindre 23,5 millions de tonnes. Or la Grande barrière de Corail est une destination touristique majeure qui génère 6 milliards de dollars australiens (4,7 milliards d'euros) de revenus par an et maintient 60 000 emplois», a-t-elle dit.

L'Australie est l'un des grands émetteurs de rejets polluants en raison de sa dépendance aux centrales au charbon et à ses exportations de minerais en Asie.

Inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1981, la Grande barrière a perdu plus de la moitié de ses coraux au cours des 27 dernières années sous l'effet de facteurs météorologiques (tempêtes), climatiques (réchauffement) et industriels, selon la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences.

Elle s'étend sur environ 345 000 km2 le long de la côte est australienne, et constitue le plus vaste ensemble corallien du monde avec 3 000 «systèmes» récifaux et des centaines d'îles tropicales.