La Commission européenne a invité lundi les États de l'UE à se prononcer rapidement sur sa proposition de geler la mise aux enchères de 900 millions de tonnes de quotas de CO2 sur la période 2013-2015 afin de relever le prix du carbone, trop bas pour financer les investissements dans les énergies renouvelables.

«Il y a trop de permis à cause de la récession», a averti Isaac Valero, porte-parole de la Commissaire chargée du Climat Connie Hedegaard.

Selon les évaluations, il y a actuellement des permis de polluer correspondant à deux milliards de tonnes de CO2 qui ne sont pas échangés et mis en réserve par les entreprises, a-t-il expliqué.

Quelque 8,5 milliards de tonnes de CO2 seront mises aux enchères sur la période 2013-2020. Mme Hedegaard a proposé de geler la mise aux enchères de 900 millions de tonnes sur ce laps de temps, décevant les attentes des spécialistes du marché, qui attendaient un gel de 1,4 milliard de tonnes.

Mais les États sont divisés. «Certains soutiennent cette proposition, d'autres non, et plusieurs grands États, l'Allemagne et le Royaume-Uni, n'ont toujours pas arrêté leur position», a expliqué Isaac Valero.

Le Parlement européen doit d'abord se prononcer pour «dire si la Commission peut geler des quotas ou pas», a-t-il indiqué. Les commissaires sont en désaccord sur cette question.

Le Parlement européen devrait se prononcer par un vote en session plénière «en mars ou en avril», a estimé le porte-parole de Mme Hedegaard.

Si le Parlement accepte le principe du gel des quotas, les États pourront alors débattre de cette option et se prononcer.

L'Union européenne a décidé en 2003 d'instituer un système d'échange de quotas d'émission de CO2 (ETS) afin de lutter contre le réchauffement climatique.

Chaque année, les États membres allouent à leurs entreprises des certificats pour l'équivalent de deux milliards de tonnes de CO2, soit près de la moitié des émissions de CO2 de l'UE, dans les secteurs de la sidérurgie, de la chimie et de la production d'énergie.

Quelque 11 000 entreprises des 27 pays membres de l'UE et de trois pays associés achètent une partie des certificats via l'ETS. Les autres leur sont accordés gratuitement et ils peuvent les mettre en vente s'ils ne les utilisent pas.

Mais la crise a réduit les activités et le prix de la tonne de CO2 a chuté. Or, il devrait osciller entre 24 et 30 euros (environ 32 et 40 $) pour dégager des revenus suffisants afin de financer les investissements nécessaires au développement des énergies renouvelables.