La Commission européenne va proposer « avant la fin du mois de juillet » de geler un nombre conséquent de quotas de CO2 afin de relever le prix du carbone, actuellement trop bas pour financer les investissements dans les énergies renouvelables.        

« Nous avons toujours l'intention de présenter cette proposition avant la pause de l'été », a assuré mercredi Isaac Valero, le porte-parole de Connie Hedegaard, commissaire chargée du Climat.

« Mais je n'ai pas de détails à ce stade », a-t-il déclaré.

L'Union européenne a décidé en 2003 d'instituer un système d'échange de quotas d'émission de CO2 (ETS) afin de lutter contre le réchauffement climatique.

Chaque année les États membres allouent des certificats de CO2 pour l'équivalent de 2 milliards de tonnes à leurs entreprises dans les secteurs de la sidérurgie, de la chimie et de la production d'énergie.

Quelque 11 000 entreprises des 27 pays membres de l'UE et de trois pays associés achètent une partie des certificats à travers l'ETS. Les autres leur sont accordés gratuitement et ils peuvent les mettre en vente s'ils ne les utilisent pas.

Mais la crise a réduit les activités et le prix de la tonne de CO2 a chuté à 8,30 euros (10,50 $). Or il devrait osciller entre 24 et 30 euros (30 et 38 $) la tonne pour permettre de dégager des revenus suffisants pour financer les investissements nécessaires au développement des énergies renouvelables.

Le Parlement européen préconise de retirer 1,4 milliard de certificats sur la période 2013-2020 pour tirer les prix à la hausse. En 2013, les entreprises parties à l'ETS devront en effet acheter aux enchères tous les certificats de CO2, et 50 % des revenus devront servir à financer des investissements dans les renouvelables.

La proposition de la Commission ne sera pas aussi drastique, a confié à l'AFP une source au fait du dossier.

Elle va préconiser de « geler la mise sur le marché via l'ETS » d'un nombre conséquent de certificats. Le chiffre sera « inférieur » à la recommandation du Parlement, a précisé cette source. La Commission a parlé de 500 et à 800 millions de tonnes d'équivalent CO2 lors d'une audition au Parlement européen.