Le réchauffement de la planète augmentera le nombre de conflits, mais principalement dans les pays pauvres. Il ne s'agira pas de guerres entre États, mais de guerres civiles et de violence généralisée. Telle est la conclusion d'une étude allemande qui a fait le point sur la dizaine d'études publiées jusqu'à maintenant sur le sujet.'

«Le réchauffement de la planète augmente le risque de violence chez qui ne peut s'y adapter», explique Jürgen Scheffran, un physicien qui dirige le groupe de recherche sur les changements climatiques et la sécurité à l'Université de Hambourg et qui est l'auteur principal de l'étude parue hier dans la revue Science. «On parle surtout des pays pauvres.»

Or, les pays pauvres n'ont pas nécessairement les ressources pour organiser une armée régulière avec des avions et des chars d'assaut. «On devrait voir plus de conflits avec des couteaux, des machettes, des armes légères, dit M. Scheffran. Ces conflits ne sont pas vraiment bien représentés dans les bases de données. C'est pour cette raison que jusqu'à maintenant, les études sur le sujet sont contradictoires. »

La principale étude sur le sujet, américaine et publiée en 2009, trouvait que le réchauffement de la planète entre 1981 et 2002 avait augmenté le nombre de guerres civiles en Afrique. Mais selon M. Scheffran et d'autres critiques, en changeant les limites temporelles et géographiques de cette étude, les résultats ne tiennent plus.

D'autres études ont trouvé un lien entre les changements climatiques et les guerres en Occident du XVIe au XIXe siècle et entre les périodes de refroidissement et l'accroissement du nombre de conflits en Europe. « Il y a un problème d'échelle temporelle, dit M. Scheffran. Les changements climatiques se mesurent en décennies, alors que les aléas de la météo et les conflits se mesurent en semaines. Il est difficile d'établir des liens. »