Les expériences de simulation de l'impact du réchauffement climatique sur les plantes sous-estiment largement ce qui se passe en réalité dans la nature, selon une étude publiée mercredi dans la revue scientifique britannique Nature.

L'enquête confirme les observations rapportées par des agriculteurs et jardiniers, en particulier dans l'hémisphère nord, soulignant que les plantes saisonnières émergent de la terre bien plus tôt au printemps que par le passé.

Les expérimentations de réchauffement climatique consistent généralement à faire pousser une plante dans une sorte de serre ouverte sur le dessus, ou un dais muni d'un petit système de chauffage, afin de reproduire la hausse de la température.

Selon les résultats de ces expérimentations, la floraison et l'apparition des feuilles se produisent entre 1,9 et 3,3 jours plus tôt pour chaque degré de hausse de température.

Mais selon l'étude de Nature, les chiffres seraient bien plus élevés en réalité, car selon les chercheurs les feuilles et fleurs des plantes apparaissent entre 2,5 et 5 jours plus tôt par degré de réchauffement.

Ces résultats reposent sur la comparaison entre des essais effectués sur 1634 espèces de plantes et des observations à long terme de ces mêmes espèces dans la nature menées par une vingtaine d'institutions en Amérique du Nord, au Japon et en Australie.

«Jusqu'ici, on partait du principe que des systèmes expérimentaux répondaient de la même manière que des systèmes naturels, mais ce n'est pas le cas», a expliqué dans un communiqué le co-auteur de l'étude, Benjamin Cook de l'Observatoire de la Terre Lamont-Doherty à l'Université Colombia de New York.

Les méthodes d'expérimentation pourraient être faussées du fait qu'elles réduisent la lumière, le vent et l'humidité du sol, qui influencent la maturité saisonnière des plantes, ajoute l'étude.

À titre d'exemple, les chercheurs citent la floraison des cerisiers à Washington, la capitale des États-Unis, et dont le premier jour ouvre traditionnellement une quinzaine de festivités, qui a avancé d'une semaine depuis les années 1970.