Le pire scénario de fonte des glaciers sera évité, selon une nouvelle étude américaine. Le glacier de l'Antarctique oriental, dont la fonte augmenterait de deux à trois fois la hausse du niveau des mers, restera probablement stable.

«Les prévisions de l'ONU excluent la fonte du glacier de l'Antarctique oriental, mais des données importantes sur un récent réchauffement de la Terre, il y a 400 000 ans, ont montré qu'il serait touché par une augmentation de la température semblable à celle que nous connaissons», explique Maureen Raymo, paléoclimatologue à l'Université Columbia, à New York, qui fait partie des auteurs de l'étude publiée par la revue Nature. «J'ai décidé de m'attaquer à ces données, qui étaient souvent citées par ceux qui parlent d'une montée catastrophique des mers.»

Plus des trois quarts du volume des glaciers du monde se trouvent en Antarctique oriental. L'étude de Mme Raymo a porté sur des mesures faites aux Bermudes qui ont conclu que les mers étaient 20 mètres plus élevées lors de la période chaude d'il y a 400 000 ans. La chercheuse new-yorkaise a réalisé que ces mesures ne tenaient pas compte du mouvement vertical de la croûte terrestre.

«Au moment où la mer atteignait son maximum, les Bermudes étaient en train de s'élever, explique Mme Raymo en entrevue téléphonique. Les glaciers de l'Amérique du Nord progressaient et écrasaient la croûte terrestre. Cela provoquait un effet de bascule qui faisait grimper les Bermudes. Après, la croûte terrestre s'est abaissée dans les Bermudes parce que les glaciers se sont retirés de l'Amérique du Nord. Cela fausse les données.»

La paléoclimatologue souligne qu'une hausse du niveau des mers semblable à celle d'il y a 400 000 ans - de 6 à 13 mètres selon ses calculs - entraînerait beaucoup de problèmes, même si elle survenait en quelques centaines ou quelques milliers d'années. L'ONU prévoit que le niveau de la mer augmentera de 20 à 60 centimètres au cours du siècle. Selon Mme Raymo, la température il y a 400 000 ans était semblable aux prévisions pour le XXIIe siècle.

ENCORE L'AGRICULTURE

L'agriculture accélère le réchauffement de la planète d'une manière jusqu'à maintenant insoupçonnée, selon une étude montréalaise. Les chercheurs des universités Concordia et McGill, dans la revue Nature, expliquent que les rejets agricoles dans les eaux côtières réduisent leur oxygénation et donc la formation d'oxydes de fer. Or, ce sont les oxydes de fer qui permettent la capture du CO2, gaz à effet de serre, par les océans. Jusqu'à maintenant, les chercheurs pensaient que la capture du CO2 par les océans était liée à des minéraux argileux en suspension dans les mers.

L'ÈRE DES INONDATIONS

La fréquence des inondations extraordinaires sur les côtes nord-américaines sera décuplée par le réchauffement de la planète, selon une nouvelle étude. Les chercheurs de l'ONG Climate Central ont calculé que la hausse du niveau des mers sera exacerbée par les ouragans et les fortes tempêtes. Leur étude, publiée dans la revue Environmental Research Letters, conclut que les inondations actuellement considérées comme très rares - d'une ampleur ne survenant qu'une fois par siècle - auront lieu quelques fois par décennie.