On ne les associe qu'à la pollution, et pourtant, les villes peuvent aider à lutter contre le changement climatique en absorbant du CO2, principal gaz à effet de serre, indique une étude britannique.

Environ 4% de la surface terrestre est urbanisée, un chiffre qui devrait encore croître avec une population mondiale qui s'élèvera à près de 9,5 milliards d'individus d'ici 2050 contre sept milliards aujourd'hui.

Et contrairement aux forêts, les zones urbaines ne sont jamais prises en compte comme possibles «puits» absorbant du carbone grâce à la photosynthèse.

Or, une nouvelle étude parue dans le Journal of Applied Ecology, publiée par la Société britannique d'Ecologiey, montre que leur contribution peut être significative.

Des scientifiques britanniques ont pris comme modèle la ville de Leicester dans le centre de l'Angleterre, avec une population de 300.000 personnes vivant sur une zone de 73 km2.

Ils ont mesuré la capacité à absorber le CO2 de ses parcs, jardins, zones industrielles abandonnées, golfs, bas-côtés de la rivière et accotements des routes... et ont trouvé que 231 000 tonnes de carbone ont été captées par ces espaces.

Si cette quantité était relâchée dans l'atmosphère, cela représenterait l'équivalent de la production annuelle moyenne de plus de 150.000 berlines.

«Il y a une quantité de carbone substantielle capturée par la végétation présente dans les villes», résume la chercheuse Zoe Davies de l'Université de Kent, sud-est de l'Angleterre.

Les «puits de carbone» urbains ne pourront évidemment pas compenser les milliards de tonnes de carbone émises dans le monde, mais ils peuvent aider à limiter leur impact, surtout si les jardiniers font pousser des arbres plutôt que des pelouses ou des arbustes, ajoute-t-elle.

Dans le cas de Leicester, le gros de l'espace public est fait de pelouses. Si seulement 10% était planté d'arbres, le stockage de carbone augmenterait de 12%.

«Si plus d'arbres étaient plantés dans des zones urbaines pour leur capacité de stockage, il faudrait alors planter le bon type d'arbres, au bon endroit, afin qu'ils aient une vie longue et productive, et quand les arbres meurent, il faudrait les remplacer», avertit Zoe Davies.