Une vingtaine d'athlètes qui participeront aux Jeux olympiques de Vancouver en février ont envoyé une lettre au premier ministre Stephen Harper pour l'exhorter à adopter des mesures plus vigoureuses contre les changements climatiques.

Ils affirment que non seulement le réchauffement de la planète constitue une menace pour l'avenir de l'humanité, mais qu'il pourrait aussi faire disparaître les sports d'hiver qu'ils pratiquent depuis des années. 

Avec le réchauffement de la planète, la piste de ski de Whistler, que descendront les athlètes de plusieurs pays aux Jeux de Vancouver, pourrait être de moins en moins praticable. D'ici à 2050, il pourrait ne rester qu'une centaine de jours où l'on pourrait utiliser cette montagne, selon les signataires de la lettre.

À Ottawa, le patinage sur le canal Rideau, la plus longue patinoire au monde, pourrait n'être plus qu'un vague souvenir au tournant du prochain siècle, selon les athlètes. En 2050, il pourrait être impossible de trouver des pistes de ski de fond au Québec et en Ontario.

Agir

«En tant qu'athlètes professionnels de jeux d'hiver et en tant que membres de l'équipe olympique canadienne, nous croyons que la décision est claire. Plusieurs d'entre nous avons déjà vu l'impact des changements climatiques sur les sports d'hiver que nous aimons pratiquer. Nous ne pouvons plus demeurer à l'écart de cet enjeu quand il existe des solutions. Nous devons agir», affirment les athlètes dans leur missive.

«À Copenhague, le Canada a une occasion en or de participer avec le reste du monde à construire un accord qui va nous protéger contre le réchauffement de la planète et assurer la pérennité de nos sports d'hiver. Nous espérons que le Canada va signer un accord juste, ambitieux au sommet des Nations unies sur les changements climatiques.»

La lettre, signée par des athlètes comme Hayley Wickenheiser, capitaine de l'équipe féminine de hockey, a été livrée hier après-midi au bureau de circonscription de Stephen Harper à Calgary par Thomas Grandi, ancien membre de l'équipe de ski alpin.

Le chef du NPD, Jack Layton, a utilisé cette lettre hier pour illustrer une fois de plus l'urgence d'agir pour contrer les effets des changements climatiques.

De retour aux Communes après sa visite en Chine, Stephen Harper a admis que les pays doivent s'engager à réduire leurs émissions de GES d'une manière équitable et efficace. Il a dit avoir bon espoir que les dirigeants des pays réussiront à s'entendre à Copenhague. M. Harper doit participer à la rencontre des chefs de gouvernement et d'État le 18 décembre, à l'instar du président des États-Unis, Barack Obama, entre autres.

Le gouvernement Harper s'est engagé à réduire les émissions de GES de 20% d'ici à 2020, mais en prenant 2006 comme année de référence au lieu de 1990 comme le stipulait le protocole de Kyoto.