Quelque sept cent chefs d'entreprises de nombreux pays dans le monde, réunis à Copenhague, ont appelé mardi les dirigeants politiques à s'entendre sur un traité ambitieux lors du sommet mondial sur le climat qui aura lieu en décembre dans la capitale danoise.

«Des progrès économiques durables requièrent une stabilisation puis une réduction des gaz à effet de serre», ont affirmé les responsables de grands groupes (BP, Siemens, Pepsico, Ericsson...) dans une déclaration en six points remise à l'issue de leurs trois jours de travaux au Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen, hôte du sommet de décembre.Selon eux, un succès à Copenhague «lèvera les incertitudes, entraînera des investissements supplémentaires et soutiendra les efforts actuels pour revigorer la croissance de manière durable».

Les hommes d'affaires ont affirmé leur accord avec les analyses et recommandations des experts scientifiques de l'ONU, estimant qu'il «sera moins coûteux de réduire ces émissions maintenant» que plus tard.

«On ne gagnera rien en retardant» ce processus, ont-ils souligné.

Le nouveau traité sur le climat qui doit être adopté en décembre prochain à Copenhague doit notamment «pousser» le développement de nouvelles technologies à basse émission de CO2, ont proposé ces hommes d'affaires.

«Les gouvernements et le monde des affaires doivent coopérer pour assurer que toutes les nations aient un accès équitable à ces technologies d'énergie propre» (...) en travaillant, entre autres, avec les pays en développement afin d'améliorer leur infrastructure», ont-ils encore recommandé.

Yvo de Boer, secrétaire-exécutif de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques (CNUCC), a jugé cet appel «très important», car il est «impossible pour les hommes politiques de mener une action vigoureuse contre le changement climatique sans savoir si le monde des entreprises est derrière eux», a-t-il déclaré à l'AFP.

Cette conférence a contribué, selon lui, à «clarifier la position des entreprises» dans ce débat climatique, reconnaissant toutefois qu'«un nombre limité de sociétés, à l'échelle mondiale y étaient présents, et que la plupart étaient favorables à un engagement fort» dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Il y a encore d'autres entreprises dans le monde qui «se sentent menacées» par ces initiatives «énergiques» contre le changement climatique et «résistent toujours à une approche ambitieuse» dans ce domaine, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre danois a salué de son côté cet appel «qui sonne comme une musique douce dans (ses) oreilles», affirmant, lors de la séance de clôture, qu'il «n'y a qu'une voie, celle de la croissance à basse émission de carbone».

«Notre monde ne doit plus dépendre de l'énergie fossile», a-t-il affirmé.

Le sommet de Copenhague, qui doit rassembler des milliers de responsables du climat entre le 7 et le 18 décembre, doit permettre d'aboutir à un accord sur les émissions polluantes pour la période post-2012, après l'expiration du protocole de Kyoto.

A ce jour, seuls les 37 pays industrialisés (tous, sauf les Etats-Unis) qui ont ratifié le protocole de Kyoto, sont soumis à des contraintes de réduction de leurs émissions polluantes sur la période 2008-2012.