La Commission européenne a sommé lundi les États membres de l'UE de réduire l'utilisation des sacs en plastique à usage unique, dont plus de huit milliards par an finissent en déchets sauvages dans l'Union européenne, asphyxiant sols et mers

La Commission veut «introduire une obligation de réduction» pour faire face à ce «problème environnemental très grave et très visible», qui contribue à la formation en haute mer d'«un nouveau continent fait de déchets» a expliqué dans une conférence de presse le commissaire européen à l'Environnement, Janez Potocnik.

La proposition de l'exécutif européen laisse toutefois aux États membres le choix des moyens auxquels recourir, dont des restrictions à la commercialisation et des mesures de taxation.

L'objectif pour l'ensemble de l'Union devra être une réduction de quelque 80 % de l'usage des sacs à poignée dits «légers» (d'une épaisseur inférieure à 50 microns), encore distribués de manière très libérale dans nombre de supermarchés européens.

Plus de 90 % des quelque 100 millions de sacs en plastique mis sur le marché de l'UE entrent dans cette catégorie.

Échouant dans des décharges à ciel ouvert ou dans l'eau, ces symboles «de la société du jetable» asphyxient mers et rivières, disséminent des microparticules de plastique dans tout l'environnement et constituent des menaces pour les oiseaux, a insisté le commissaire slovène.

Il a relativisé l'impact d'un tel changement d'habitudes sur l'industrie européenne du plastique, relevant que la plupart des sacs concernés étaient produits en Chine.

Face aux mauvais élèves chypriotes ou polonais, la Commission cite l'Irlande, le Danemark, la Finlande et le Luxembourg comme des exemples à suivre.

En imposant une taxe de 50 centimes par sac, l'Irlande a notamment réussi a «réduire de 92 % l'utilisation des sacs en plastique jetables en un an», s'était prévalu en mars l'acteur britannique Jérémy Irons, venu à Bruxelles pour soutenir la croisade de la Commission.

Pour les Verts européens, la proposition de la Commission, qui doit encore être avalisée par les ministres et le parlement européen, constitue une «occasion ratée», car une «nouvelle stratégie européenne est attendue depuis longtemps».

«La Commission européenne s'en remet au bon vouloir des États membres en leur laissant décider comment et dans quelle mesure ils s'attaqueront à ce problème», a déploré leur porte-parole pour l'environnement, Sandrine Bélier.