Un quart de la production agricole mondiale est issu de régions subissant un fort stress hydrique et 40% de l'alimentation disponible provient déjà de cultures irriguées, selon l'étude d'un institut américain publiée jeudi.

Pour le World Ressource Initiative (WRI), «cette étude illustre les tensions entre la disponibilité en eau et la production agricole» et la nécessité de «trouver un équilibre entre ces deux ressources essentielles alors que la population mondiale ne cesse d'augmenter».

L'agriculture compte déjà pour 70% des usages de l'eau sur la planète.

Bien sûr, notent les auteurs, toutes les cultures ne sont pas exposées de la même manière.

Plus de 40% du blé est cultivé dans des régions exposées à des stress hydriques «élevés ou extrêmement élevés» (centre des États-Unis, Sud de l'Europe, Inde du Nord, Chine), mais une plante textile comme le coton est déjà concernée pour moitié de sa production (sud des USA, Asie orientale, etc).

De même, toutes les cultures n'ont pas la même consommation: les racines et tubercules comme les carottes, betteraves ou pommes de terre requièrent moins d'un demi-litre d'eau pour produire une calorie. Quand les lentilles ou les haricots en nécessitent 1,2 litre/calorie, selon les travaux de l'Université de Twente aux Pays-Bas et le Water Footprint Network.

Et si l'irrigation permet d'augmenter la production de façon spectaculaire, la crainte à terme «est de voir toutes les rivières et toutes les nappes aquifères sous tension croissante».

«Le véritable problème est de voir les conflits d'usage s'intensifier», estime le WRI: dans des conditions inchangées, «la demande en eau va croître de 50% d'ici 2030, mais la disponibilité ne peut pas augmenter dans la même proportion», prévient-il.

L'agriculture représentera la moitié de cette demande supplémentaire à elle seule puisqu'il faut selon les prévisions augmenter la production de calories de 69% d'ici 2050 pour nourrir les 9,6 milliards d'humains projetés par l'ONU.

Une carte interactive permet de constater, par culture (du cacao au riz, du caoutchouc au soja) et par région, où se situent les points les plus brûlants.