L'UE devrait fixer lundi un calendrier pour bannir progressivement des maisons les ampoules classiques à incandescence, détrônées par les lampes de nouvelle génération consommant jusqu'à cinq fois moins d'électricité.

Dès le 1er septembre 2009, les ampoules traditionnelles de 100 watts pourraient disparaître des magasins de l'UE, selon l'un des scénarios examinés lundi par un groupe d'experts des 27 pays européens, précise une source parlementaire.Toute la gamme jusqu'à 25 watts devrait disparaître par étapes d'ici 2012, tandis que les halogènes les moins performantes cesseraient d'éclairer les maisons en 2016, préconise l'industrie.

Les représentants des Etats doivent annoncer leur décision vers 18H00 (17H00 GMT) lundi, à l'issue d'un vote.

Environ 85% de l'éclairage domestique est aujourd'hui considéré comme peu efficace d'un point de vue énergétique.

Or l'amélioration de l'efficacité énergétique de 20% d'ici 2020 est l'un des grands objectifs du plan climat-énergie de l'Union européenne. Des ampoules moins dévoreuses d'électricité constituent une déclinaison concrète de cette ambition.

L'ampoule classique produit de la lumière en portant à incandescence grâce au courant électrique un filament métallique en tungstène. Elle fait partie du paysage des consommateurs depuis une centaine d'années et a peu évoluée depuis le milieu du dernier siècle.

Très satisfaisante pour la qualité de son éclairage, elle transforme toutefois seulement 5% de l'électricité qu'elle consomme en lumière, le reste se dissipant en chaleur.

Les nouvelles technologies d'halogènes constituent déjà un progrès, permettant de 25 à 45% d'économies d'énergie par rapport aux modèles classiques.

Surtout, la génération d'ampoules «fluo-compactes», dites aussi lampes basse consommation (LBC) fabriquées en Asie, s'avère jusqu'à 80% moins gourmande.

La Commission calcule qu'en troquant les ampoules classiques pour leur alternative fluo-compacte, les ménages peuvent économiser 50 euros en moyenne par an. A l'échelle de l'UE, l'économie se chiffrerait entre 5 et 10 mds d'euros chaque année.

Plus chères à la fabrication et à l'achat, elles ont une durée de vie nettement supérieure.

Reste que ces ampoules pêchent par une composante moins écologique, le mercure, banni des ordures ménagères. En quantité bien moindre toutefois que dans les anciens thermomètres.

Après l'allumage, une ampoule fluo-compact émet une vapeur de mercure qui provoque un rayonnement ultra violet, avant se de convertir en lumière.

Si l'ampoule casse, les fabricants recommandent d'utiliser des gants pour ramasser les bouts et d'aérer la pièce.

Certains scientifiques s'alarment aussi de leurs rayonnements électromagnétiques, présentant un risque théorique chez les personnes porteuses de prothèses médicales (pacemaker).

Les fabricants affirment avoir réduit leur taille, amélioré la qualité de leur éclairage (plus diffuse que les ampoules traditionnelles), ainsi que leur délai de démarrage, des points qui restent cependant critiqués par les consommateurs.

Cette évolution dans l'éclairage, déjà bien amorcée, se fait en étroite concertation avec l'industrie. En juin 2007, les fabricants européens d'ampoules s'étaient donné huit ans, soit jusqu'à fin 2015, pour éliminer les ampoules classiques des foyers.

Selon la Fédération européenne des compagnies de lampes (50.000 emplois directs en Europe), les ampoules à incandescence sont fabriquées dans dix usines de l'UE, tandis que six autres produisent des matériaux comme le verre ou les filaments.

Les chaînes de production pourraient s'orienter vers les halogènes plus écologiques de nouvelle génération, note Bruxelles, en évoquant néanmoins la perte éventuelle de «2.000 à 3 000 emplois».