Si vous faites votre marché dans l'une des épiceries du groupe Loblaws cette semaine, peut-être allez-vous rencontrer un gros requin ou un petit thon. Déguisé en poisson, c'est un sympathisant de Greenpeace qui veut vous donner de l'information sur la pêche éthique. Car apparemment, le groupe Loblaws n'a pas de politique d'achat en ce qui concerne les produits de la mer, ce qui fait que plusieurs espèces touchées par la surpêche sont vendues dans les poissonneries du groupe.

D'autres marchés ne prêchent pas par l'exemple non plus, mais le groupe environnementaliste a ciblé Loblaws pour deux raisons. «C'est le plus grand détaillant en alimentation au Canada», explique Beth Hunter, responsable du dossier des pêches pour Greenpeace. Aussi, dit-elle, la bannière a joué la carte verte: elle a fait une efficace promotion des aliments biologiques et tient maintenant le discours de l'achat local. «S'ils veulent vraiment se positionner en leader environnemental, ils doivent faire quelque chose pour les produits de la mer», dit-elle. Les gens de Provigo ont déjà réagi: ils évaluent présentement les différents programmes de certification. 

Les consommateurs européens sont beaucoup plus sensibles au concept de la pêche durable. Plusieurs supermarchés britanniques exigent déjà que tous leurs produits de la mer soient certifiés écologiques. Ce qui fait que, ironiquement, certains exportateurs québécois de l'industrie de la mer ont obtenu une certification pour satisfaire leur clientèle outre-Atlantique.