Le géant pétrolier ExxonMobil a décidé de contester en justice une enquête des Iles Vierges américaines qui l'accusent de mensonges sur l'impact de ses activités sur le climat.

Le groupe énergétique veut faire annuler une assignation à comparaître que lui a adressée en mars le ministre de la Justice des Iles Vierges, Claude Earl Walker, selon la plainte déposée devant un tribunal texan et consultée mercredi par l'AFP.

Dans cette requête, M. Walker demande une foultitude de documents financiers au groupe né de la fusion en 1999 entre Exxon et Mobil.

Il l'accuse d'avoir dissimulé aux autorités et aux habitants des Iles Vierges les conséquences néfastes de ses activités contre le réchauffement climatique, violant ainsi des lois locales.

ExxonMobil, qui est déjà sous pression d'actionnaires lui réclamant une évaluation financière des risques que font peser les politiques environnementales sur son portefeuille, demande le rejet pur et simple de la requête parce qu'elle viole, avance-t-il, ses «droits constitutionnels».

La major pétrolière affirme en outre ne pas relever de la juridiction des Iles Vierges car elle n'y a eu aucune opération, n'y a disposé d'aucun actif ni de personnels lors des cinq dernières années.

ExxonMobil est enregistré dans le New Jersey et son siège social est au Texas.

Cette action judiciaire marque la contre-offensive d'ExxonMobil contre les enquêtes ouvertes récemment par une série de ministres de la Justice de différents états américains qui s'interrogent sur ses déclarations publiques sur le climat au vu des données dont disposait le groupe.

Ces autorités, dont le ministre de la Justice de l'Etat de New York, estiment que le géant texan a délibérément sous-estimé l'impact de l'industrie pétrolière sur le changement climatique.

Les ONG environnementalistes comparent ainsi ExxonMobil à l'industrie du tabac, accusée d'avoir dissimulé les preuves liant la consommation de cigarettes au cancer.

ExxonMobil récuse ces accusations ainsi que cette comparaison.