Une nouvelle politique climatique de l'Union européenne pourra voir le jour seulement après la conclusion d'un accord global possible en 2015 sur les objectifs à atteindre, a affirmé mercredi le ministre polonais de l'Environnement, Marcin Korolec.

«Une longue discussion commence sur l'avenir de la politique climatique. Il est exclu que de nouvelles solutions puissent être adoptées durant le mandat actuel du Parlement européen et de la Commission européenne», a déclaré le ministre à l'agence polonaise PAP.

«Il faut d'abord un accord global concernant les objectifs à atteindre, qui devrait être conclu en 2015», a-t-il ajouté.

Selon le ministre polonais, Bruxelles devrait proposer notamment une réduction de 30% des importations d'hydrocarbures d'ici à 2030, accompagnée de mesures de soutien aux producteurs de voitures électriques. L'UE devrait aussi, estime-t-il, interdire de subventionner certaines technologies de l'énergie, afin d'inciter les producteurs à chercher de nouvelles solutions économiquement viables.

Concernant le marché des quotas d'émissions de CO2, M. Korolec a critiqué la proposition de la Commission européenne de geler une partie de ces quotas pour en faire augmenter le prix.

«On peut se demander pourquoi la Commission propose de perturber avec des décisions administratives les mécanismes de marché qu'elle avait elle-même institués», a-t-il dit.

«La Pologne y a été opposée dès le début et je suis confiant que le Parlement européen le rejettera une nouvelle fois, a ajouté le ministre.

Le Parlement européen avait refusé en avril d'augmenter le prix des permis de polluer mis en vente dans l'UE pour ne pas pénaliser l'industrie lourde frappée par la récession et marquer sa défiance face à l'absence d'accord international pour lutter contre le réchauffement du climat.

Les eurodéputés ont rejeté une proposition de geler 900 millions de tonnes de quotas d'émissions sur les 8,5 milliards mis en vente dans l'UE sur la période 2013-2020 afin de doubler le prix du CO2, tombé à moins de 5 euros la tonne.