La concentration de CO2 dans l'air devrait atteindre dès 2015 ou 2016 une moyenne annuelle de 400 ppm (particules par millions) au niveau mondial, a annoncé mardi l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

«Au rythme actuel, la moyenne annuelle au plan mondial de concentration de CO2 franchira le seuil des 400 ppm en 2015 ou 2016», indique ainsi l'agence spécialisée de l'ONU dans un communiqué.

Cet avertissement intervient alors que le plus célèbre instrument de mesure de la concentration de CO2 dans l'air a dépassé le 9 mai le seuil symbolique des 400 ppm selon l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA), un niveau inégalé depuis des millions d'années et signe d'un réchauffement inquiétant.

Les relevés, effectués au-dessus du volcan Mauna Loa d'Hawaï (Pacifique), ont montré une concentration de 400,03 particules par million (ppm) jeudi.

Le seuil des 400 ppm avait déjà été atteint en 2012 et début 2013 à d'autres endroits du globe (Alaska, Canada, Norvège et Iles Canaries), note l'OMM.

Mais, souligne l'organisation basée à Genève, Mauna Loa est la plus ancienne station de mesure atmosphérique dans le monde et à ce titre est considéré par les experts comme un véritable point de repère dans le domaine de la surveillance de l'atmosphère, souligne l'OMM.

La mesure de la concentration de CO2 montre la responsabilité de l'homme dans le réchauffement du globe. Depuis les premières mesures, établies à 316 ppm en 1958, la courbe croit sans discontinuité.

Jusqu'à la révolution industrielle et le recours massif aux énergies fossiles, ce taux n'avait pas dépassé les 300 ppm durant au moins 800 000 ans, selon des prélèvements dans la glace polaire.

La communauté internationale s'est fixé comme objectif de parvenir en 2015 à un accord obligeant tous les pays, dont les deux grands pollueurs qui sont la Chine et les États-Unis, à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Il entrerait en vigueur en 2020.

L'objectif est de contenir la hausse du thermomètre à 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels, seuil au-delà duquel les scientifiques estiment que le système climatique s'emballerait.

Pour parvenir à une température entre 2°C et 2,4°C, il faudrait que la concentration de CO2 plafonne à 350-400 ppm (ou entre 445 et 490 ppm pour la totalité des GES), selon le dernier rapport du groupe d'experts de l'ONU sur le climat, le Giec.