Le réchauffement climatique est déjà une réalité aux États-Unis et la montée de la température moyenne pourrait dépasser cinq degrés Celsius d'ici 2100, selon le scénario le plus pessimiste avancé par le rapport préliminaire d'un comité fédéral d'experts publié vendredi.

L'ampleur du réchauffement à la fin de ce siècle devrait correspondre selon les projections à l'accumulation des émissions des gaz à effet de serre produits par les activités humaines, selon ces scientifiques formant ce comité (National Climate Assessment and Development Advisory Committee) établi en 2010 par le Ministère américain du Commerce. Il s'agit de leur troisième rapport qui a été réalisé par plus de 240 scientifiques.

Selon la projection basse qui table sur une réduction substantielle de ces émissions après 2050, la hausse de la température moyenne devrait être de 1,6 à 2,7 degrés Celsius d'ici la fin du siècle.

Mais si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter, le mercure pourrait alors grimper de 2,7 à 5,5 degrés, selon ce document de 400 pages.

Dans le cadre des négociations de l'ONU sur le climat, les dirigeants de la planète se sont engagés à limiter la hausse des températures à deux degrés maximum au-dessus du niveau de l'ère pré-industrielle.

Les auteurs de ce dernier rapport rappellent que depuis 1895, la température moyenne a augmenté de 0,8 degré, dont 80% depuis 1980, et affirment que «le changement climatique de ces 50 dernières années a résulté principalement des activités humaines, surtout de la combustion du charbon et du pétrole».

Le réchauffement qui entraîne la fonte des glaces, notamment dans l'Arctique, a déjà fait monter le niveau des océans d'environ 20 centimètres au 20e siècle.

Depuis 1992, le taux d'élévation des océans a doublé selon les mesures des satellites. Selon le rapport, les océans pourraient encore monter de 0,3 à 1,22 mètre d'ici 2100, mettant en danger près de six millions d'Américains vivant dans des zones côtières.

«Le changement climatique affecte déjà la vie des Américains alors que certains phénomènes météorologiques deviennent plus fréquents ou plus intenses, dont des vagues de chaleur, des ouragans, et dans certaines régions des inondations et des sécheresses», écrivent ces experts.

«Il existe de fortes indications selon lesquelles l'impact des activités humaines sur le climat a déjà doublé la probabilité de vagues de chaleur record comme celle qui a frappé le Texas et l'Oklahoma en 2011», insistent-ils.

Ces scientifiques mettent en garde contre les dangers de ces phénomènes climatiques extrêmes pour les infrastructures, l'écosystème et la santé humaine. Le réchauffement risque ainsi d'accroître les maladies respiratoires et cardiovasculaires en raison de la mauvaise qualité de l'air.

En novembre un rapport alarmiste de la Banque Mondiale prévoyait une augmentation de 4 degrés Celsius de la température moyenne du globe sans action pour réduire l'accroissement des gaz à effet de serre.

Le président Barack Obama a promis après l'ouragan Sandy en novembre de se mobiliser lors de son second mandat pour tenter de trouver un consensus dans le pays pour agir contre le réchauffement climatique et «voir ce qui peut être fait à court terme pour réduire les émissions de carbone».