Le bilan de l'année 2012 dressé par Environnement Canada peut se résumer en un seul mot: chaleur. En revanche, les responsables du réchauffement climatique se chiffrent à plusieurs milliards: les humains.

Au sommet du classement qu'Environnement Canada dresse tous les ans se trouve l'expression «Attention, chaud devant!», symbole d'une situation qui ne semble pas près de changer. Selon le météorologiste René Héroux, le réchauffement de la planète est bel et bien réel, et l'heure est maintenant à l'adaptation.

«Les climatologistes sont d'accord pour dire que l'influence humaine, par l'émission de gaz à effet de serre, est responsable de l'augmentation des températures», note-t-il sans équivoque. «Il faut s'adapter maintenant. Certaines mesures sont prises par les municipalités, notamment la promotion de la verdure sur les toits pour contrer un peu l'effet de la chaleur.»

Les Canadiens se souviendront de l'été torride qu'ils ont connu en 2012, et pour cause: la période de juillet à septembre a été la plus chaude de tous les trimestres enregistrés au Canada en 65 ans.

L'hiver - quasi inexistant en 2012, selon Environnement Canada -, de même que le printemps, dont le mois de mars a permis de battre certains records par 15 degrés, ont également été plus chauds qu'à l'habitude.

Les Québécois ont dû attendre jusqu'à la mi-janvier avant de voir une «vraie» tempête de neige, rappelle Environnement Canada. Puis, l'été s'est pointé le nez en mars, et les deux tiers de l'Amérique du Nord ont sorti leurs vêtements d'été beaucoup plus tôt qu'à l'habitude.

La ville de Halifax, en Nouvelle-Écosse, a par exemple enregistré des températures de 27 degrés en mars, battant ainsi le record précédent, établi à 12 degrés. À Témiscaming, à l'extrême ouest du Québec, les 27 degrés enregistrés étaient 25 degrés au-dessus de la normale.

«Dans les années 70, on observait autant des records de temps froids que de temps chauds. C'était environ 50-50», rappelle M. Héroux. «Or, aujourd'hui, on bat trois fois plus de records pour des temps chauds que pour des temps froids.»

Mais qui dit chaleur dit également fonte des glaces. En effet, les inondations occupent une place importante dans le bilan de l'année 2012, notamment celles qu'a connues la Colombie-Britannique et celles qui ont marqué la ville de Perth-Andover, au Nouveau-Brunswick, quand la rivière Saint-Jean est sortie de son lit. Fait rare, les villes n'ont pas été épargnées. Thunder Bay, Toronto et Montréal ont toutes subi des inondations coûteuses en mai 2012.

Sans surprise, l'ouragan Sandy a retenu l'attention, comme la situation de l'Arctique. «La glace est désormais beaucoup plus fine, plus faible et plus jeune, ce qui fait qu'elle fond plus rapidement», observe Environnement Canada dans son bilan. «L'étendue de la glace est 49 pour cent inférieure à la moyenne de la période de 1979 à 2000.»

Si les chiffres sont alarmants pour certains, ils sont pourtant loin de susciter la stupéfaction chez les experts. «Déjà, dans les années 80, les climatologistes avaient agité un petit drapeau voulant que le réchauffement climatique avait lieu», lance M. Héroux. «On ne l'observait pas vraiment à l'époque. Mais ils avaient raison - même que certains disent que le climat se réchauffe plus vite que ce qui avait été prévu.»