Protocole de Kyoto, avancée vers un cadre imposant des réductions de CO2 à tous les pays, financements: tour d'horizon des résultats possibles de la conférence sur le climat de Durban, où les attentes restent faibles deux ans après le psychodrame de Copenhague.

«Il y a trois scénarios dont on parle pour Durban», souligne Alden Meyer, fin connaisseur des négociations climatiques onusiennes et analyste du think tank Union for Concerned Scientists à Washington.

Ses attentes? Des résultats modestes dans le meilleur des cas, un blocage complet du processus, dans le pire.

Selon les observateurs interrogés par l'AFP, la réussite ou non de cette 17e conférence des Parties de la convention-climat de l'ONU reposera en grande partie sur les décisions qui seront prises ou non sur le protocole de Kyoto.

Ce traité est le seul cadre juridique contraignant existant pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).

En dépit de ses limites -les pays concernés par les contraintes représentent moins de 30% des émissions globales en l'absence notamment de la Chine et les États-Unis- les pays en voie de développement réclament de nouveaux engagements de la part des pays industrialisés au terme de la première période se terminant fin 2012.

Ce que refusent notamment le Japon, la Russie et le Canada.

Le scénario le plus ambitieux serait celui où une partie des pays concernés par ces engagements, principalement l'Union européenne voire la Norvège et l'Australie, s'engager politiquement dans une deuxième période sans forcément d'objectifs contraignants, estiment certains observateurs.

«Il faut peut-être vider le protocole d'une partie de sa substance, mais il est important de garder les règles de comptabilité (des émissions) et les instruments de Kyoto», explique Emmanuel Guérin, de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), à Paris.

Mais ce résultat n'est pas acquis dans la mesure où les Européens conditionnent leur engagement sur ce point à une «feuille de route» qui impliquerait tous les pays vers un cadre contraignant global à l'horizon 2020.

Sans décision sur Kyoto, un résultat mi-figue mi-raisin serait d'avancer dans la mise en oeuvre des décisions prises fin 2010 à Cancun (Mexique), notamment sur les moyens d'aider financièrement les pays les plus vulnérables au changement climatique via le «Fonds vert».

Mais le pire des scénarios, à ne pas exclure selon certains observateurs, serait «que la colère provoquée par ce qui serait perçu comme la mort de Kyoto et une absence de +leadership+ des pays en développement conduisent à un blocage y compris sur les décisions de Cancun», souligne Alden Meyer, au risque de remettre en question le fragile processus de négociations.