La conférence de l'ONU sur la lutte contre le changement climatique s'est ouverte lundi à Cancun au Mexique pour 12 jours, avec l'ambition de redonner élan et crédibilité à des négociations à la peine après la déception de Copenhague, il y a un an.

Sur plus de 190 pays attendus, 132 étaient représentés à la cérémonie d'ouverture qui se tenait dans un grand hôtel de la cité balnéaire, où auront lieu les négociations jusqu'au 10 décembre.

Le président du Groupe intergouvernemental d'experts de l'ONU sur l'évolution du climat (GIEC), Rajendra Pachauri, a appelé les pays à «coopérer le plus rapidement possible» pour relever le défi du changement climatique, et ses impacts inévitables.

«Prendre du retard pour réduire les émissions de gaz à effet de serre n'entraînera que plus de coûts, de manière injuste pour certaines régions du monde», a-t-il déclaré.

À partir du 7 décembre, les négociateurs seront rejoints par les ministres de l'Environnement et/ou de l'Énergie de leur pays, chargés d'arbitrer et acter un certain nombre d'avancées.

Ces discussions sont perçues par beaucoup comme celles de la dernière chance pour restaurer la confiance envers le long et complexe processus de négociation lancé par l'ONU, il y a 18 ans, afin de trouver une réponse au défi du changement climatique.

La conférence de Copenhague, il y a un an, a frôlé le fiasco et accouché d'un accord, conclu à la hâte par une vingtaine de chefs d'État, qui fixe comme objectif de limiter le réchauffement à 2 degrés, sans calendrier et en restant évasif sur les moyens d'y parvenir.

«La leçon la plus importante peut-être de Copenhague, c'est qu'il n'y a pas d'accord miraculeux qui va résoudre le problème du changement climatique», a déclaré dimanche à la presse la responsable climat de l'ONU, Christiana Figueres.

L'ambition est désormais à Cancun de «poser les fondations» d'une architecture efficace, et d'aider les plus vulnérables à s'adapter aux impacts inévitables du changement climatique, a-t-elle réaffirmé.

«La planète est généreuse, mais nous ne pouvons pas lui demander d'attendre plus longtemps», a-t-elle cependant ajouté, appelant les parties à faire preuve d'«engagement» et de «compromis».

Pour l'ONG Greenpeace, même si «Cancun n'accouchera pas d'un accord global», «les gouvernements doivent prendre des décisions absolument cruciales sur des sujets clés comme le financement, les forêts, et doivent s'entendre sur le chemin à prendre pour résoudre, à terme, certaines des questions les plus difficiles».

Des avancées sont présentées comme possibles sur des dossiers tels que la lutte contre la déforestation ou la création d'un Fonds vert, par lequel doit transiter une partie des 100 milliards de dollars par an promis d'ici 2020 aux pays les plus pauvres.

Même modeste, un accord n'est pourtant pas acquis à Cancun.

À Tripoli, les pays africains viennent de rejeter une déclaration commune avec l'Union européenne sur le changement climatique, estimant que le document élaboré par les Européens ne reflète pas les priorités du continent.

Par ailleurs, l'un des rares chefs d'État attendus à cette conférence, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, a renoncé à s'y rendre, en invoquant un agenda trop chargé d'ici à la fin de son mandat le 1er janvier.

Les États-Unis et la Chine, les deux grands acteurs de ces négociations et principaux émetteurs de CO2 de la planète, ont quitté la dernière réunion préparatoire de Tianjin, en octobre, en s'accusant mutuellement de bloquer les négociations.