«Les conditions ne sont pas remplies» pour qu'un «nouveau protocole» sur les émissions de gaz à effet de serre remplace celui de Kyoto à la conférence de l'ONU sur le climat fin novembre à Cancun (Mexique), a déclaré lundi la ministre mexicaine des Affaires étrangères Patricia Espinosa.

«Pour Cancun, les conditions de l'adoption d'un nouveau protocole ne sont pas remplies», a déclaré Mme Espinosa lors d'une conférence de presse à Mexico.

Elle espère que Cancun servira à consolider «un agenda de base» pour la poursuite des négociations, a-t-elle ajouté.

Le protocole de Kyoto pour réduire les gaz à effet de serre, conclu fin 1997 et entré en vigueur en 2005, vient à terme en 2012.

En outre, la Chine et les États-Unis, les deux plus gros pollueurs de la planète, ne sont toujours pas liés à ce jour par des obligations de réduction de leurs émissions.

La perspective d'obligations contraignantes pour la Chine et les États-Unis a provoqué d'âpres discussions la semaine dernière lors d'une réunion des ministres européens de l'Environnement à Luxembourg.

La Grande-Bretagne et l'Italie ont demandé que l'accord de l'UE à une nouvelle phase du protocole de Kyoto soit conditionné à de telles obligations, une position jugée «irréaliste» par les autres pays européens et notamment la France.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso considère impossible, lui aussi, un accord international à Cancun, plaidant pour une «position réaliste» de l'UE à ce rendez-vous.

«L'offre de l'UE de réduire de 30% ses émissions (en 2020) reste sur la table comme une offre conditionnelle», a-t-il cependant ajouté.

L'UE, qui représente 14% des émissions de la planète, s'est déjà donné pour obligation de les réduire de 20% en 2020 par rapport à leur niveau de 1990.

Il a insisté sur l'engagement de l'UE de financer à hauteur de 2,4 milliards d'euros par an pendant trois ans, de 2010 à 2012, des projets pour aider les pays les plus pauvres à lutter contre les conséquences du réchauffement climatique.

Il souhaite que ces engagements soient confirmés au sommet européen organisé dans deux semaines, les 28 et 29 octobre à Bruxelles.

«Les autres pays doivent s'engager à réduire leurs émissions, s'engager sur des objectifs», a souligné la commissaire à l'Environnement Connie Hedegaard.

«Sans conditions, il n'y a plus de pression sur les autres acteurs clefs de la négociation», a-t-elle expliqué.

«La Chine va compter pour 30% des émissions globales de gaz à effet de serre», a-t-elle souligné. «Il est crucial que (les pays hors UE) s'engagent à faire quelque chose», a-t-elle insisté.