Un scientifique indien a démenti mercredi avoir affirmé que les glaciers de l'Himalaya pourraient disparaître d'ici 2035, une date controversée reprise par le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), au centre d'une nouvelle polémique.

En 2007, dans son 4e rapport qui lui avait valu le Prix Nobel de la paix, le GIEC avait averti que les glaciers de la chaîne de l'Himalaya reculaient plus vite que les autres glaciers dans le monde et qu'ils «pourraient disparaître d'ici 2035 voire avant». Mais ce week-end, le journal britannique Sunday Times a mis en cause cette échéance, révélant qu'elle avait été donnée lors d'un entretien de Syed Hasnain, spécialiste indien des glaciers, au magazine New Scientist en 1999 et qu'elle pourrait n'être fondée sur aucune recherche valide.

Dans un communiqué publié mercredi, M. Hasnain a affirmé que la date de 2035 était une «substitution journalistique» à ses propos tenus lors de l'entretien, faite à son insu. Il a cependant reconnu avoir fait des commentaires suggérant que la plupart des glaciers pourraient disparaître au milieu du 21e siècle.

«Je n'ai donné aucune date ni année sur la disparition probable des glaciers de l'Himalaya dans aucun entretien ni aucune publication», a-t-il affirmé.

Il a toutefois ajouté qu'en 1999 «un postulat scientifique circulait selon lequel tous les glaciers dans le centre et l'est de la chaîne de l'Himalaya pourraient disparaître d'ici les 40 ou 50 prochaines années», au rythme auquel ils reculaient à l'époque.

Selon M. Hasnain, lui et d'autres experts sont victimes d'une campagne de dénigrement des scientifiques ayant évoqué l'impact du changement climatique».

Ce scientifique travaille aujourd'hui à l'Institut sur l'énergie et les ressources de New Delhi, dirigé par le président du GIEC, Rajendra Pachauri.

M. Pachauri a défendu mardi les travaux du GIEC, déclarant que même si cette prévision était erronée, il n'en demeure pas moins que le changement climatique est réel.