Les dirigeants de l'UE ne sont pas parvenus jeudi à se mettre d'accord comme ils l'espéraient sur une aide immédiate de quelque 6 milliards d'euros pour les pays pauvres sur le climat, mais semblaient bien partis malgré tout pour faire une annonce vendredi.

«Nous travaillons sur une base volontaire et je crois que ça se passera mieux demain», a assuré le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, dont le pays préside l'Union européenne, à l'issue du premier jour d'un sommet européen à Bruxelles.

«Nous allons travailler toute la nuit et je pense que nous allons nous réveiller demain avec un chiffre meilleur que celui que nous aurions eu ce soir», a-t-il précisé devant la presse.

Cet optimisme a été confirmé par plusieurs délégations.

La présidence française a ainsi indiqué que l'objectif européen de parvenir à une aide immédiate de quelque 2 milliards d'euros par an sur trois ans (2010, 2011 et 2012), soit un chiffre cumulé autour de 6 milliards d'euros était à portée de main.

«Dix-sept pays (de l'UE sur 27), dont la France, ont annoncé leurs chiffres» à huis clos jeudi soir lors de la réunion jeudi, a-t-elle ajouté, Paris devant dévoiler ses intentions publiquement vendredi. Le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy doit tenir une conférence de presse commune dans la matinée avec le Premier ministre britannique Gordon Brown.

«Sur les 2,2 milliards (d'euros) attendus pour l'Europe (par an), on en est quasiment à 1,8 milliard» d'euros, a-t-elle ajouté. «C'est un combat, mais ça avance», a-t-elle ajouté.

L'Allemagne pourrait aussi faire une annonce importante vendredi.

La question du financement de l'aide aux pays en développement pour les aider à mettre en place des économies moins polluantes et à faire face aux effets du réchauffement climatique est l'un des enjeux clés des tractations de la conférence de Copenhague qui se déroule en parallèle.

«Mais nous voulons que les autres bougent», a averti Fredrik Reinfeldt à l'adresse des autres pays développés, notamment des Etats-Unis et du Japon.

«Nous ne résoudrons pas les problèmes du climat tout seuls», a-t-il insisté.

L'organisation écologiste Greenpeace a toutefois exhorté l'Europe à être plus ambitieuse par un coup d'éclat médiatique lors du sommet.

Plusieurs de ses militants ont réussi à déjouer les contrôles de sécurité pendant l'arrivée des délégations à Bruxelles pour se présenter devant l'entrée des chefs d'Etat où ils ont appelé l'UE à «sauver Copenhague».

Les Européens prévoient une aide immédiate en faveur des pays pauvres de 5 à 7 milliards d'euros sur trois ans à partir de 2010 à financer par les pays riches, responsables de la plus grande partie des émissions de gaz à effet de serre depuis le début de l'ère industrielle.

A ce plan d'aide immédiat doit ensuite succéder un mécanisme pérenne en 2013 associant fonds publics et privés, avec des besoins grimpant fortement avec le temps.

Aucun autre engagement de l'UE n'est en revanche attendu à Bruxelles. La présidence suédoise a en effet opposé une fin de non recevoir à l'idée de relever immédiatement à 30% l'objectif de réduction d'émissions de l'UE à Copenhague en raison de la faiblesse des offres des Etats-Unis et des autres pays développés.

«Les Américains ont offert de réduire de 4% leurs émissions (de gaz à effet de serre). C'est peu quand même pour un président des Etats-Unis qui veut prendre le leadership écologique», a raillé le Premier ministre belge Yves Leterme.

Toutefois, les dirigeants européens pourraient franchir le pas à la toute fin de la conférence de Copenhague.