Les dirigeants européens se sont mis d'accord vendredi sur un mandat commun de négociations en vue du sommet mondial de Copenhague sur le climat, prévoyant un objectif d'aide financière aux pays pauvres. Ils ont cependant refusé de chiffrer leur propre contribution.

«Nous avons trouvé un accord sur le climat», a déclaré le premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, qui préside l'Union européenne, à l'issue d'un sommet de deux jours des dirigeants européens à Bruxelles.

«L'Union européenne a une position forte» pour aller à la conférence mondiale de l'ONU sur la protection du climat en décembre à Copenhague, a dit M. Reinfeldt, et l'Europe «continue à avoir une position de pointe» dans les négociations.

«Nous sommes prêts pour Copenhague», lui a fait écho le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Le point le plus conflictuel portait sur l'aide à apporter aux pays pauvres pour lutter contre les effets du réchauffement climatique et adapter leurs économies.

Les dirigeants européens ont fixé l'objectif mondial de l'enveloppe à 100 milliards d'euros par an d'ici 2020. Dont une partie importante devra être financée par les pouvoirs publics.

Ils n'ont en revanche pas voulu à ce stade chiffrer la contribution annuelle de l'UE, dans l'attente des résultats du sommet mondial de Copenhague. Un point jugé décevant par les défenseurs de l'environnement.

Les Verts au Parlement européen ont parlé d'un «résultat calamiteux pour le climat», en accusant les chefs d'État et de gouvernement de refuser de mettre la main au portefeuille.

Les pays européens sont parvenus à trouver un compromis pour faire en sorte que les pays d'Europe de l'Est, qui étaient réticents à payer, aient la possibilité de moins contribuer au sein de l'UE que les pays plus riches à l'Ouest. Ou d'obtenir des compensations, selon un diplomate.

Toutefois, la formule exacte n'a pas été trouvée à ce stade et la résolution du problème renvoyée à plus tard. Un «groupe de travail» a été mis sur pied pour permettre à des experts de travailler sur le sujet et «de définir les détails du mécanisme», selon le compromis trouvé.

La position commune générale de l'Union européenne reprend par ailleurs des éléments déjà acceptés l'an dernier. Comme l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'au moins 20% d'ici 2020, et de 30% si un accord international ambitieux peut être trouvé.

Les Européens soutiennent en outre l'objectif de réduire les émissions mondiales de 80 à 95% d'ici 2050, sans fixer de contrainte. Pour limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés.