Le sommet du G8 à L'Aquila (Italie) se tient mercredi sous de mauvais auspices pour le climat, après le renoncement d'une quinzaine des principales économies mondiales à diviser par deux d'ici 2050 leurs émissions de gaz à effet de serre.

Crise économique et Iran sont les deux autres sujets principaux de cette réunion de trois jours organisée dans cette ville du centre de l'Italie dévastée en avril par un séisme.

Selon une source européenne, les principales économies mondiales, regroupées au sein du Forum des Economies Majeures (MEF) et qui représentent 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont renoncé mardi à leur objectif de les diviser par deux d'ici 2050, lors d'une réunion à Rome.

«Il y a un très fort engagement (de leur part) à réduire de façon substantielle les émissions mondiales d'ici 2050, mais il n'y a pas de 50%», a indiqué cette source à l'AFP. En revanche, l'objectif d'une limite de réchauffement à +2° est maintenue, selon un négociateur occidental.

Le MEF réunit le G8 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie), le G5 (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Mexique), la Corée du Sud, l'Australie et l'Indonésie. Il doit tenir un sommet jeudi en marge du G8 pour faire progresser les négociations sur le changement climatique.

Le G8, avec le président américain Barack Obama, arrivé en Italie dans la matinée, devait débuter à 11HOO GMT (7h HAE) par un déjeuner de travail sur la situation de l'économie mondiale.

Le président chinois Hu Jintao a décidé de regagner la Chine en raison des émeutes qui secouent la région du Xinjiang.

Les dirigeants du G8 devaient appeler à poursuivre les efforts de relance alors que la reprise de l'économie mondiale est encore incertaine et que l'explosion des déficits publics suscite une inquiétude croissante.

«La vision générale est qu'il y a des signes de stabilisation de l'économie mondiale mais c'est très incertain. Nous devons maintenir les politiques (de relance) que nous avons pour le moment», a-t-on indiqué au sein de la délégation britannique.

Pour contrer l'instabilité des prix du pétrole, le président français Nicolas Sarkozy et le premier ministre britannique Gordon Brown ont appelé mercredi dans le Wall Street Journal à une «fourchette de prix» du brut «compatible avec les fondamentaux» de l'économie.

De l'avis de nombreuses délégations, le G8, qui a quelque peu perdu les commandes de l'économie mondiale au profit du G20 (avec les pays émergents), ne devrait pas annoncer de mesures concrètes sur l'économie. Le sommet de L'Aquila est perçu comme une étape avant un G20 à Pittsburgh (États-Unis) fin septembre.

La crise en Iran, après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad et la non-prolifération nucléaire devaient être au centre d'un dîner mercredi soir.

Vendredi, le sommet s'élargira à des États africains. Au total, près de quarante chefs d'État et de gouvernement et de responsables d'institutions multilatérales sont attendus.

Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, a annoncé mardi que le G8 lancerait une initiative contre la faim dans le monde de «10 à 15 milliards» de dollars, alors que plusieurs ONG ont critiqué les promesses non tenues des pays riches en faveur des plus pauvres.

M. Berlusconi a assuré qu'il n'y avait «aucun danger» à L'Aquila pour les chefs d'État malgré une secousse de 4,1 sur l'échelle de Richter enregistrée vendredi. Le 6 avril, un séisme y avait fait 299 morts. La chancelière allemande Angela Merkel a visité mercredi avec le Cavaliere le village martyr d'Onna.