La Commission européenne a affiché sa déception lundi après l'échec des négociations sur le climat de Bonn et souligné qu'il faudrait de gros efforts pour parvenir en décembre à Copenhague à un accord international contre le réchauffement.

«Aucune avancée majeure n'a été enregistrée» à l'issue de ces négociations menées sous l'égide des Nations Unies, a déploré lundi le responsable de la direction générale de l'Environnement de la Commission, Karl Falkenberg.

«Chacun campe sur des positions nationales, ce qui génère une multitude de textes, et ce n'est pas très constructif», a-t-il expliqué.

M. Falkenberg ne veut toutefois pas croire à un échec à Copenhague. «Il n'est pas impossible de trouver une solution», a-t-il assuré, mais pour cela, «il faut que les grands pays montrent une volonté politique».

«Traditionnellement, quand une négociation ne va pas bien, on réfléchit à un plan B, qui, dans le cas présent, consisterait à continuer la négociation» après Copenhague, a-t-il souligné.

«Je ne suis pas convaincu que ce soit la bonne approche», a-t-il précisé.

«Une des raisons pour prendre plus de temps est que l'administration américaine travaille sur des mesures nationales et qu'il lui est difficile de s'engager sur le plan international avant d'avoir défini un plan national. Or il n'est pas certain qu'il sera trouvé avant la conférence de Copenhague», a-t-il expliqué.

«Mais si on va au delà du délai, on va se rapprocher des élections américaines (à mi-parcours) fin 2010, et tout le monde sait qu'une année d'élection aux États-Unis est rarement une bonne occasion pour faire avancer les choses», a-t-il rappelé.

Le sommet du G8 en juillet en Italie pourrait être une occasion pour débloquer les négociations. «Mais en raison des divergences, ce sera un défi de parvenir à un texte conjoint ambitieux», a-t-il prévenu.

L'objectif est d'inventer un nouveau régime multilatéral de lutte contre le réchauffement pour succéder au Protocole de Kyoto, dont les premiers engagements expirent fin 2012.

L'UE s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à leurs niveaux de 1990 pour 2020 et de 30% en cas d'accord international à Copenhague.