Plusieurs ONG internationales ont rendu public lundi leur proposition de «Traité climatique de Copenhague» qui stipule notamment que les pays riches doivent réduire d'«au mois 40%» leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020 par rapport à 1990.

Les pays industrialisés «devraient s'engager sur une trajectoire de réduction de leurs émissions d'au moins 40% d'ici 2020 par rapport à 1990 et d'au moins 95% en 2050», indiquent les ONG dans ce document présenté à Bonn en marge des négociations menées sous l'égide des Nations unies.

Rédigé par des experts associatifs de plus de 20 pays, ce document a pour objectif de proposer un modèle de traité «cohérent et complet» à six mois du rendez-vous mondial de Copenhague.

En l'état actuel des négociations, l'objectif de «-40%» apparaît cependant hors d'atteinte.

L'Union européenne s'est engagée sur une réduction de 20% de ses émissions d'ici 2020 par rapport à 1990, un chiffre qui pourrait être porté à 30% en cas d'accord mondial satisfaisant. Les États-Unis travaillent sur une réduction de leurs émissions de 17% par rapport à 2005, soit environ -4% par rapport à 1990.

Le projet présenté par les ONG est-il irréaliste ?

«Ce qui est irréaliste est, de la part des pays industrialisés, de s'en tenir aux propositions qu'ils ont formulées à ce jour et de dire qu'ils vont sauver la planète», estime la finlandaise Kaisa Kosonen, de Greenpeace.

«Nous faisons une proposition qui donne une bonne chance de rester en-dessous du niveau dangereux de hausse de 2 degrés», ajoute-t-elle.

Selon les ONG, les pays industrialisés doivent s'engager, sur la période 2013-2017, à verser au moins 160 milliards de dollars par an pour aider les pays en voie de développement à lutter contre le réchauffement et à s'adapter.

«On espère que cela va permettre d'accélérer les négociations. Chaque pays peut y retrouver des choses qui forcément vont le gêner mais qui sont compensées par des choses qu'il aime bien», explique Damien Demailly, du WWF France.

Plus de 4000 délégués sont réunis jusqu'au 12 juin à Bonn (Allemagne) pour dessiner les contours d'un accord à Copenhague. Pour la première fois, les négociateurs se retrouvent autour d'un texte qui ne constitue à l'heure actuelle qu'une compilation et reflète l'extrême diversité des points de vue.