L'agriculture des pays en développement peut jouer un «rôle primordial» pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, souligne mercredi la FAO dans une note publiée à l'occasion des négociations sur les changements climatiques qui se déroulent à Bonn.

Pour l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture, la diminution des gaz à effet de serre dans l'agriculture des pays en développement peut permettre «de mieux affronter les aléas climatiques tout en réduisant la faim et la pauvreté».Si l'agriculture de ces pays est pratiquée dans une optique plus durable, «elle gagne en productivité et devient plus résiliente face à l'impact des changements climatiques», ce qui permettrait de réduire la population sous-alimentée dans le monde.

Celle-ci est estimée à environ un milliard de personnes.

«Des millions d'agriculteurs pauvres dans le monde entier pourraient contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre», souligne dans cette note Peter Holmgren, coordonnateur de la FAO pour les négociations des Nations unies sur le changement climatique.

Il a toutefois averti qu'une telle ambition nécessitait «des investissements et des flux d'informations massifs afin de convertir les pratiques agricoles non durables».

Un nouvel accord mondial sur le climat, qui sera adopté à Copenhague en décembre, se doit de prendre en compte la question de l'agriculture, selon l'expert.

Il a plaidé pour la mise en place de mécanismes «plus flexibles pour offrir des leviers aux agriculteurs et aux petits exploitants afin qu'ils puissent participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre».

La FAO rappelle que l'agriculture est une «source prépondérante de gaz à effet de serre, avec 14 % des émissions mondiales, tandis que les changements d'affectation des terres (comme la déforestation) sont responsables de 17% des émissions.