Sous la pression de l'administration du président Barack Obama, le réchauffement climatique est devenu une priorité brûlante au Congrès américain, qui donne cette semaine le coup d'envoi des discussions en vue d'une loi sur «l'énergie propre».

Barack Obama a prévu de se rendre à Copenhague pour la conférence des Nations unies sur le changement climatique entre le 7 et le 18 décembre et il a besoin de montrer au monde que les Etats-Unis ont pris la mesure des enjeux.

Après deux semaines de congés, le Congrès va s'attaquer ainsi à ce dossier, après que l'administration Obama a décidé pendant les vacances parlementaires de modifier la feuille de route du parlement.

En effet, l'agence américaine de protection de l'Environnement (EPA) a déclaré vendredi les émissions de gaz à effet de serre, principalement le gaz carbonique (CO2), «dangereux» pour la santé publique.

L'administration met donc la pression sur le Congrès en vue de parvenir à un texte de loi avant la fin de l'année.

«Le Congrès travaille à une solution d'ensemble au réchauffement climatique, et je me suis engagée à soumettre une loi sur l'énergie propre cette année», avait écrit vendredi la présidente la Chambre des représentants dans un communiqué.

Première étape de cet immense chantier: la commission de l'Energie et du Commerce de la Chambre examine de mardi à vendredi la question. Son président, le démocrate Henry Waxman, est l'auteur avec le représentant Ed Markey d'un premier jet du futur texte de loi.

L'ambitieux projet prévoit notamment une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici 2020 par rapport à 2005, puis de 42% en 2030 et de 83% en 2050.

Il plaide pour la création d'un marché fédéral de quotas d'émissions de gaz à effet de serre, dit «cap and trade», afin de contraindre les plus pollueurs à opter pour des solutions plus vertes.

Les modalités d'attribution des quotas restent encore à définir, certains plaidant pour des «permis de polluer» gratuits pour les industries les plus vulnérables, telles que l'acier ou le verre.

Mais la bataille au Congrès s'annonce rude, car les républicains et même certains représentants démocrates issus des Etats industriels ou producteurs d'énergie, ont déjà exprimé leurs doutes sur le système de «cap and trade».

A la Chambre, selon une source proche des démocrates, les responsables de la majorité espèrent un vote avant les vacances parlementaires d'août.

Au Sénat, aucun calendrier n'a encore été fixé.

De leur côté, les milieux industriels ont dénoncé la décision de l'EPA.

La diminution de l'utilisation du charbon dans les centrales électriques «pourrait réduire le PIB de 166 milliards de dollars et coûter 1,2 million d'emplois», a mis en garde Scott Segal, directeur du «Electric Reliability Council», qui représente ce secteur.

Outre le changement climatique, le Congrès devra se pencher ces prochaines semaines sur la réforme du système de protection santé.

Une fois que le Sénat aura confirmé la secrétaire à la Santé désignée, Kathleen Sebelius, les travaux pourront commencer pour donner une couverture maladie aux quelque 50 millions d'Américains qui n'en bénéficient pas.

Parmi les autres dossiers figure le budget supplémentaire pour les guerres en Irak et en Afghanistan pour l'année 2009. Il revient en effet au Congrès de se prononcer sur les 83,4 milliards de dollars réclamés par le président Obama début avril.