Les effets du changement climatique sont déjà visibles chez les oiseaux en Europe, où les espèces étudiées qui en souffrent sont près de trois fois plus nombreuses que celles qui en bénéficient, selon une étude internationale publiée mercredi par la Public Library of Science (PLoS).

«Bien que les températures aient peu augmenté récemment, il est surprenant de réaliser à quel point l'impact est déjà visible sur les populations nicheuses d'oiseaux, et ce à travers toute l'Europe», a noté dans un communiqué l'un des auteurs de l'étude, Frédéric Jiguet, du Muséum national français d'Histoire naturelle (MNHn).

«Les résultats montrent que le nombre d'espèces touchées de manière négative est presque trois fois plus grand que le nombre d'espèces bénéficiant des changements du climat», a-t-il précisé.

Ainsi, pour les 122 espèces étudiées, 30 devraient montrer une augmentation de leur aire de distribution, et 92 une diminution. Au total, 526 espèces nichent en Europe.

Les chercheurs, qui ont mis au point le premier indicateur d'impacts des changements climatiques sur des êtres vivants à l'échelle d'un continent, estiment que des «effets bien pires pourraient survenir» si le réchauffement climatique se poursuivait.

«Nous devons maintenir la montée des températures au-dessous d'un plafond de 2 degrés (sinon) cela provoquera des ravages majeurs au niveau planétaire», a estimé un autre auteur, Richard Gregory, de la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB au Royaume-Uni).

Parmi les espèces qui devraient le plus augmenter, dans les 122 suivies, figurent des fauvettes, le Bruant zizi, le Loriot, le Chardonneret ou la Tourterelle turque, indique l'étude.

En revanche, la Bécassine des marais, le Pipit farlouse, le Pinson du Nord, la Mésange boréale, ou le Pic épeichette pourraient le plus souffrir des changement climatiques, ajoutent les chercheurs.