L'explorateur britannique Pen Hadow a estimé jeudi qu'il ne pouvait se «permettre d'échouer» dans sa prochaine mission, un périple de trois mois à partir de fin février vers le pôle Nord géographique pour mesurer avec précision l'épaisseur de la calotte polaire.

«Nous ne pouvons nous permettre d'échouer --il y a trop en jeu», a indiqué M. Hadow, 46 ans, lors d'une conférence de presse à Londres. «C'est une question d'honneur, nous allons rapporter autant d'éléments que possible».

Il doit mener cette mission avec deux compatriotes: Ann Daniels, 44 ans, qui fait partie de la première équipe uniquement féminine à avoir atteint les pôles Nord et Sud, et le photographe Martin Hartley, 40 ans.

L'équipe devrait prendre le départ de l'Arctique canadien vers le 24 février pour une traversée de 1.100 kilomètres, chaque membre tirant un traîneau chargé de 100 kilogrammes de matériel scientifique et d'équipements. Elle devrait atteindre le pôle Nord géographique fin mai.

L'objectif est de relever des millions de données sur l'atmosphère et la calotte polaire, notamment grâce à un radar qui va mesurer l'épaisseur de la glace tous les dix centimètres.

Les premiers résultats des analyses devraient être divulgués en septembre.

L'expédition devait prendre le départ en février 2008 mais avait été repoussée d'un an pour permettre à davantage de chercheurs d'y prendre part.

Pen Hadow, premier homme à avoir atteint seul et sans assistance le pôle Nord au départ du Canada en 2003, a reconnu que «sa plus grande crainte» était de devoir lutter pour rester en vie par des températures pouvant descendre à -55° tout en récoltant des données cruciales.

Cette mission vise à combler les lacunes dans les éléments dont disposent les scientifiques qui travaillent à partir d'informations collectées par satellites ou sous-marins, deux systèmes qui ne font pas la différence entre les couches de glace et celles de neige.

Pour l'heure, les estimations tablent sur une disparition de la calotte polaire dans 5 à 100 ans.