Des villes portuaires d'Afrique - Le Cap, Lagos et Alexandrie - sont menacées par la montée du niveau des mers, due au réchauffement climatique et qui pourrait provoquer le déplacement de millions de personnes, ont estimé mercredi des scientifiques au Cap (Afrique du Sud).

«Le risque de catastrophe est élevé quand la probabilité d'un danger est grande, quand la vulnérabilité face aux dégâts de ce danger est grande et quand la capacité à gérer les conséquences de cette événement est faible», a déclaré Geoff Brundrit, du Réseau global d'observation des océans en Afrique.

De nombreux pays africains n'ont pas de «résistance» face à des tempêtes de plus en plus dévastatrices et n'ont pas fini de se remettre du passage de l'une d'entre elles qu'ils sont déjà frappés par la suivante, a-t-il expliqué à l'AFP, en marge d'une conférence internationale sur le changement climatique au Cap, dans le sud de l'Afrique du Sud.

A Lagos, au Nigeria, ville la plus densément peuplée d'Afrique avec plus de 15 millions d'habitants, les tempêtes inondent déjà les bas quartiers, et des étendues de terres pourraient être submergées par la montée du niveau de la mer, a estimé M. Brundrit.

«Où vont aller les gens?», s'est demandé le scientifique, selon qui le gouvernement local «se préoccupe plus du développement de Lagos» que de la gestion des risques.

Alexandrie (Egypte), l'une des plus vieilles cités du monde, a aussi connu de violentes tempêtes. Une élévation du niveau des eaux de seulement cinquante centimètres mettrait les deux-tiers de la population au niveau de la mer, avec des risques accrus d'inondation.

Au Cap, de larges étendues de la zone industrielle, des promenades et des propriétés du bord de mer peuvent être touchées par une hausse de 2,5 mètres du niveau de la mer dans les 25 prochaines années, entraînant des millions de dollars de dégâts, a estimé Anton Cartwright, économiste de l'environnement.

La ville est cependant plus préparée que d'autres en Afrique, et le gouvernement local a commandé une étude sur les effets de l'élévation du niveau des mers.

Selon M. Brundrit, il faut créer «des zones tampons le long des côtes» vulnérables et y restreindre le développement.