La moitié de la population de la planète risque de faire face à une crise alimentaire provoquée par le changement climatique d'ici la fin du siècle, selon des travaux publiés jeudi aux Etats-Unis.

Ces projections sont basées sur des observations directes et des données provenant de 23 modèles informatiques sur l'évolution du climat terrestre.Selon ces chercheurs, la probabilité est supérieure à 90% que d'ici 2100 les températures minimales de la saison des cultures dans les régions tropicales et subtropicales soient plus élevées que tous les maxima enregistrés jusqu'à présent, ce qui réduira considérablement les récoltes affectées par la chaleur.

«Nous prenons le pire de ce que nous avons vécu historiquement et nous disons qu'à l'avenir ce sera nettement plus grave sans une adaptation», explique Rosamond Naylor, directrice du programme sur la sécurité alimentaire à l'Université Stanford en Californie (ouest), co-auteur de cette étude parue dans la revue Science datée du 9 janvier.

«Les conséquences sur la production alimentaire mondiale de la seule hausse des températures seront énormes et cela ne tient même pas compte de la diminution des quantités d'eau qui seront disponibles», ajoute David Battisti, professeur de science atmosphérique à l'Université de l'Etat de Washington (nord-ouest), le principal auteur de ces travaux.

Dans les zones tropicales, les températures plus chaudes devraient réduire le rendements des principales récoltes alimentaires comme le maïs et le riz de 20 à 40%, selon ces chercheurs. L'humidité moindre des sols devrait entraîner une réduction encore plus grande de ces cultures, soulignent-ils.

Actuellement, la moitié des habitants de la Terre, soit trois milliards, vivent dans les régions tropicales et subtropicales et leur nombre devrait doubler d'ici la fin du siècle.

Ces régions recouvrent le sud des Etats-Unis, du Brésil, de la Chine, de l'Australie, le nord de l'Argentine et de l'Inde ainsi que la totalité du continent africain.