Le président élu américain Barack Obama a promis mardi de «s'engager énergiquement» dans des discussions sur le changement climatique et affirmé que le déni ne pouvait plus être une réponse acceptable au réchauffement de la planète.

Dans un message vidéo inattendu diffusé en Californie à un sommet international consacré au changement climatique, M. Obama a souligné qu'il effectuerait des choix nouveaux sur cette question lorsqu'il prendrait ses fonctions le 20 janvier.

«Peu de défis auxquels les États-Unis, et le monde, font face, sont plus urgents que de combattre le changement climatique. La science ne se discute pas, et les faits sont clairs», a déclaré M. Obama, dont les propos ont été accueillis triomphalement par les participants au sommet, parrainé par le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger.

L'assistance, dans un hôtel de Beverly Hills, s'est levée à la fin du discours pour une ovation de près d'une minute. Certains participants, militants de la lutte contre le réchauffement, se sont embrassés tandis que d'autres essuyaient des larmes de joie, a constaté un journaliste de l'AFP.

M. Obama a aussi adressé ce message directement aux délégués de la conférence annuelle sur le climat qui se tiendra sous l'égide de l'ONU du 1er au 12 décembre à Poznan (Pologne).

«Même si je ne serai pas président lors de votre rencontre et que les États-Unis n'ont qu'un président à la fois, j'ai demandé aux membres du Congrès qui seront présents à la conférence en tant qu'observateurs de me rapporter ce qu'ils auront appris», a déclaré M. Obama.

«Et lorsque je prendrai mes fonctions, vous pouvez être sûrs que les États-Unis s'engageront à nouveau énergiquement dans ces négociations et aideront à guider le monde vers une nouvelle ère de coopération mondiale sur le changement climatique», a-t-il promis.

«C'est le moment de faire face à ce défi une fois pour toutes. Attendre n'est plus une option. Le déni n'est plus une réponse acceptable. Les enjeux sont trop élevés, les conséquences trop graves», a ajouté le futur président américain.

M. Schwarzenegger, qui s'est érigé en héraut de la lutte contre le réchauffement, s'est dit «très, très heureux» du discours de M. Obama.

Bien que républicain comme le président sortant George W. Bush, M. Schwarzenegger a toujours mené une politique à rebours de l'administration fédérale sur la question du réchauffement.

Il a notamment promulgué une loi ambitieuse sur la réduction des émissions polluantes, dans l'esprit du protocole de Kyoto que M. Bush a toujours refusé de faire ratifier, et poursuivi Washington en justice pour que la Californie puisse imposer ses propres normes antipollution aux constructeurs automobiles.

«C'est très important pour notre pays, parce que nous avons été le plus gros pollueur du monde (...) il est temps de travailler avec d'autres pays pour combattre le réchauffement climatique», a indiqué M. Schwarzenegger en ouvrant formellement ce sommet.

D'autres participants ont eux aussi exprimé leur joie, comme Jim Lyons, vice-président de l'ONG Oxfam. «Eh bien, quel changement une élection peut apporter!», s'est-il exclamé à la tribune.

Quelque 800 personnes, dont des représentants des Nations unies, de l'Union européenne, de la Chine, du Brésil, du Canada, de l'Indonésie et du Mexique, participent à cette rencontre de deux jours.

Pour cet événement, M. Schwarzenegger a convié quatre de ses homologues: les gouverneurs de l'Illinois, de la Floride, du Wisconsin et du Kansas, avec lesquels il doit signer une déclaration finale de coopération mercredi soir.