Ottawa donne son aval à la construction d'un second terminal portuaire sur la rivière Saguenay, un projet dénoncé par les groupes de défense de l'environnement.

La décision a été annoncée par voie de communiqué en fin d'après-midi, lundi, par le cabinet de la ministre fédérale de l'Environnement et du Changement climatique Catherine McKenna.

Le projet «n'est pas susceptible d'entraîner des effets environnementaux négatifs importants», y est-il écrit.

Les opposants s'inquiétaient notamment de l'augmentation du trafic maritime prévue par le Port de Saguenay de l'ordre de 60%, en plein coeur du Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, une aire marine protégée.

L'Agence canadienne d'évaluation environnementale, qui a mené les audiences, a conclu que «le risque d'effet négatif cumulatif sur la population de béluga de l'estuaire du Saint-Laurent [...] serait faible et que les mesures d'atténuation contribueraient à diminuer les risques».

Le promoteur devra notamment «assurer une surveillance visuelle et un arrêt des travaux en présence de bélugas durant la construction» et «effectuer une surveillance en temps réel des niveaux de bruit subaquatique émis par les travaux».

«Ce projet démontre une grave insouciance gouvernementale à protéger les milieux naturels et humains», a déclaré à La Presse le président de la Fondation Rivières, Alain Saladzius.

Ce nouveau terminal sera construit à Sainte-Rose-du-Nord, sur la rive nord du Saguenay, pratiquement en face du terminal actuel du Port de Saguenay, qui n'est pas utilisé à son plein potentiel, soulignaient les opposants au projet mardi matin dans La Presse.

Bien qu'il soit dit «multi-usagers», il ne devrait desservir pour l'instant qu'un seul client : une mine d'apatite projetée par Arianne Phospate dont la viabilité financière est très incertaine selon le gouvernement du Québec.

«C'est une vaste fumisterie», s'indigne Alain Saladzius, qui déplore que le dossier ait été «scindé entre les autorités fédérales et provinciales», les premières étudiant le projet portuaire et les secondes le projet minier, «sans qu'un bilan environnemental correct n'ait été produit».