Les autorités américaines accusent le Canada de cacher un rapport accablant concernant la présence de produits chimiques toxiques provenant de mines de charbon dans le sud de la Colombie-Britannique dans des cours d'eau qui traversent la frontière.

Dans une lettre adressée au Département d'État des États-Unis, les représentants américains siégeant à la commission mixte affirment que leurs vis-à-vis canadiens bloquent la publication de nouvelles données indiquant des niveaux de contamination qui dépasseraient largement les limites reconnues.

La lettre précise que les commissaires canadiens refusent de soumettre à la commission un rapport sur la présence de sélénium dans le bassin de la rivière Kootenai (Kootenay au Canada) qui chevauche la frontière canado-américaine.

Cette commission a été créée en 1909 dans le but de permettre aux deux pays de discuter des enjeux concernant les cours d'eau transfrontaliers.

Le différend perdure depuis des décennies en Colombie-Britannique, mais une nouvelle crise s'est déclenchée en juin lorsque les deux commissaires canadiens ont refusé d'approuver un rapport sur la présence de sélénium dans le bassin de la rivière Elk au nord de la frontière.

De faibles quantités de sélénium sont saines, mais d'importantes doses peuvent causer des problèmes gastro-intestinaux, des dommages au système nerveux, des cirrhoses et même entraîner la mort.

Pour les poissons, le sélénium nuit à la reproduction.

Le rapport controversé indique une augmentation de la quantité de sélénium dans la partie canadienne du lac Koocanusa.

Les niveaux de sélénium dans les cinq affluents canadiens du lac sont à la limite ou dépassent la limite britano-colombienne établie pour l'eau potable. Les quantités de sélénium sont même quatre fois plus élevées que la norme maximale dans deux des cours d'eau visés.

D'après l'étude, les niveaux de sélénium dans les rivières Elk et Fording sont 70 fois plus élevés que dans la rivière Flathead (au Montana) qui ne reçoit pas des rejets des cinq mines de charbon exploitées par l'entreprise Teck Resources.

En mai, Teck Resources a reconnu que les niveaux de sélénium dans le lac Koocanusa dépassaient les normes établies pour protéger la santé humaine et le milieu aquatique.