Nature Québec et la Société pour la nature et les parcs, section Québec (SNAP) demande au gouvernement du Québec de faire respecter l'interdiction de la pratique de la motoneige dans l'aire protégée des monts Groulx, un massif montagneux situé à 300 km au nord de Baie-Comeau.

Les deux organismes rappellent que la pratique de la motoneige a été interdite depuis 2009 dans les secteurs de plus de 800 mètres d'altitude en raison de la fragilité du milieu. Nature Québec et la SNAP s'inquiètent néanmoins qu'un projet-pilote n'ouvre la porte à une « emprise croissante de la motoneige dans les monts Groulx ».

Selon Michel Denis, président de l'Association des amis des monts Groulx, plus de 1500 motoneigistes ont parcouru la toundra alpine l'an dernier, une zone interdite à la motoneige en raison de la fragilité du milieu écologique.

Pour pallier au non-respect de l'interdiction de circuler en motoneige dans certaines zones des monts Groulx, le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) a autorisé un projet-pilote en 2015 où la pratique est permise dans l'aire protégée à la condition qu'elle soit encadrée avec des guides.

Les associations de motoneigistes indiquent bien que l'accès à l'aire protégée est interdit, mais plusieurs motoneigistes ne respecteraient pas cette obligation et emprunteraient régulièrement des sentiers réservés aux randonneurs pédestres qui leur sont interdits. Nature Québec et la SNAP craignent maintenant que le Ministère ouvre l'accès aux motoneiges à plusieurs secteurs de la zone protégée.

« Le ministère de l'Environnement laissera-t-il les motoneiges continuer à envahir le territoire de la réserve de biodiversité Uapishka ? » demande Michel Denis sur sa page Facebook. Il reproche aussi au Ministère de contribuer « à l'envahissement anarchique du territoire par les motoneiges, malgré leurs impacts négatifs reconnus sur la nature ».

« L'interdiction de la motoneige dans les monts Groulx n'est pas théorique, elle découle d'une réalité bien légale, prévue par la Loi sur la conservation du patrimoine naturel », signale Alice de Swarte, coordonnatrice en conservation et analyse politique à la SNAP. Elle reconnaît que les efforts de concertation avec tous les usagers sont louables, « mais en bout de ligne, on attend du Ministère qu'il agisse en conformité avec les lois et les règlements afin de protéger efficacement la biodiversité ».

Le plan de conservation des monts Groulx, établi en 2009, stipule que la « motoneige peut avoir un impact négatif sur la flore de la toundra alpine, sur le caribou, sur la faune en général et sur l'environnement ». La zone située au-dessus de 800 mètres d'altitude est considérée comme « un milieu fragile et à faible capacité d'autogénération ».