Le gouvernement du Canada investira 20 millions de dollars sur cinq ans pour protéger les Grands Lacs d'une invasion de la carpe asiatique. Cette enveloppe financera essentiellement les activités du Programme canadien de lutte contre la carpe asiatique, dont le laboratoire se trouve à Burlington, en Ontario. À ce jour, 25 carpes de roseau ont été capturées en eaux canadiennes.

Le ministère de Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne a fait l'annonce de ce financement, mardi matin. Les fonds serviront à établir des partenariats et des activités de sensibilisation, en plus d'élargir le Programme canadien de lutte contre la carpe asiatique, qui se résume à de la prévention et de la surveillance. Les équipes terrain effectuent des échantillonnages de détection précoce des carpes asiatiques dans une trentaine d'endroits dans les eaux canadiennes du bassin des Grands Lacs depuis 2012. Vingt-cinq carpes de roseau ont été capturées, ici, au Canada. Aucune appartenant à l'une des trois autres espèces de carpe asiatique n'a encore été détectée en territoire canadien.

« Notre gouvernement s'est engagé à protéger la santé de nos voies navigables, de nos écosystèmes marins et de nos pêches commerciales et récréatives, dont les retombées économiques sont évaluées à plusieurs milliards de dollars, contre la menace que représentent les espèces aquatiques envahissantes. [Cet investissement] permettra autant de renforcer notre Programme de lutte contre la carpe asiatique que d'améliorer et de protéger la santé des ressources d'eau douce du Canada pour les générations à venir », a déclaré Dominic LeBlanc, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, par voie de communiqué.

La carpe asiatique est une espèce exotique envahissante. Elle n'a aucun prédateur naturel dans nos eaux, peut manger jusqu'à 40 % de son poids en une seule journée et est donc extrêmement néfaste pour l'écosystème, alors qu'elle supplante en espace et en nourriture les autres espèces. Les Grands Lacs constituent un habitat idéal pour la propagation de l'espèce, qui a déjà envahi le bassin du fleuve Mississippi, aux États-Unis.

« Le gouvernement continuera de travailler en étroite collaboration avec ses homologues des provinces et des États-Unis pour appuyer les activités de contrôle et de prévention, offrir un soutien et une expertise scientifiques afin de prévenir l'introduction et la propagation des espèces aquatiques envahissantes », assure le ministère dans son communiqué.

En 2015 et 2016, sur une centaine de sites où des tests d'ADN ont été effectués au Québec, des carpes de roseau ont été répertoriées à une quinzaine d'endroits entre le lac Saint-François et le lac Saint-Pierre.