La lutte aux changements climatiques reste un combat difficile contre «l'ignorance» et les «trillions de dollars» de l'industrie fossile ont affirmé Philippe Couillard et le gouverneur de la Californie, vendredi, en officialisant l'entrée de l'Ontario dans le marché du carbone.

Le premier ministre, son homologue ontarienne Kathleen Wynne et le gouverneur Jerry Brown ont formellement ratifié l'entente par laquelle l'Ontario rejoint le programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). 

Les trois États vont plafonner les émissions et mettre en commun un marché où les pollueurs industriels s'échangeront des droits d'émettre du carbone. Québec avait rejoint le marché mis en place par la Californie en 2014. L'arrivée de l'Ontario porte à trois le nombre d'États participants.

L'élargissement du marché envoie un signal fort, a affirmé le gouverneur Jerry Brown. D'autant plus que les partisans de la lutte aux changements climatiques doivent composer avec des ennemis puissants, une pointe au président Donald Trump, qui a retiré les États-Unis de l'accord de Paris. 

«Il y a beaucoup d'opposition, a dit M. Brown. Le monde du carbone est le statu quo. Il est puissant. Il dispose de trillions de dollars.»

Le premier ministre Philippe Couillard a lui aussi admis que la lutte est ardue.

«Nous affrontons toujours de la résistance, par ignorance parfois, a-t-il dit. Et nous voyons toujours des négationnistes du changement climatique à différents niveaux et dans différents pays.»

Le marché du carbone a connu une année difficile en 2016. Les ventes de crédits ont chuté dramatiquement lors des mises aux enchères. Le phénomène a été attribué à une poursuite de la Chambre de commerce de la Californie, qui a contesté le programme devant les tribunaux.

Ce recours a toutefois été débouté et le gouverneur Brown a par la suite par la suite fait adopter une nouvelle mouture du programme, qui sera valide jusqu'en 2030. Il a obtenu l'appui des deux tiers de l'assemblée législative de l'État, ce qui devrait protéger le marché de toute contestation judiciaire.