Le président français Emmanuel Macron s'est engagé à porter « dès septembre » devant l'ONU un projet de « pacte mondial pour l'environnement » présenté samedi à Paris par des juristes, personnalités politiques, experts et militants écologistes pour renforcer le droit de l'environnement.

« Sur la base de cet avant-projet de pacte mondial pour l'environnement, je m'engage non pas simplement à venir faire un discours [...] mais à agir », a déclaré le chef de l'État, en promettant de le porter « dès septembre prochain » devant les Nations unies, en clôturant une journée consacrée à la présentation du texte.

Les promoteurs du « pacte » ont appelé samedi à agir vite pour assurer à chacun un environnement sain, via, notamment, un renforcement du droit international.

« Less talk, more action » (« moins de paroles, plus d'action »), a résumé le Français Laurent Fabius, ancien président de la COP21, la conférence de l'ONU qui a scellé l'accord de Paris sur le climat en 2015, en empruntant à l'acteur américain Arnold Schwarzenegger l'une de ses formules préférées.

« Notre objectif, c'est l'action », a-t-il insisté devant quelques centaines de personnes réunies à la Sorbonne, prestigieuse université parisienne, parmi lesquelles l'ancien secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, l'ancien gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger et le ministre français de la Transition écologique Nicolas Hulot.

Des juristes ont travaillé tard dans la nuit de vendredi à samedi à ce document.

L'objectif est de le transformer en traité international affirmant de grands principes en matière d'environnement, comme ceux du pollueur-payeur, de la non régression du droit, de l'accès à la justice, le principe de réparation ou celui de précaution.

Ses promoteurs souhaitent ainsi en faire un texte opposable aux États, que l'on pourrait invoquer contre les États, à la différence des textes internationaux actuels sur l'environnement qui, comme la Déclaration de Rio de 1992, sont purement déclaratifs.

Ce « troisième pacte », après celui sur les droits civils et politiques et celui sur les droits économiques, sociaux et culturels, adoptés en 1966, « reconnaîtra pour la première fois les droits de l'environnement », a souligné M. Fabius, aujourd'hui président du Conseil constitutionnel français.

« Maintenant se lève grâce à vous une nouvelle mobilisation [...] pour donner ce cadre juridique qui nous facilitera la tâche » pour affronter les enjeux de long terme, a relevé Nicolas Hulot, militant écologiste devenu ministre.

Il a assuré que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait décidé de mobiliser « prioritairement la diplomatie française sur ce sujet-là ».

Le président Macron a cependant souligné que « le processus [...] pour faire ratifier ce pacte mondial sera[it] lent, difficile ».

« Sur le plan planétaire, nous devons franchir une nouvelle étape après l'accord de Paris » sur le climat de 2015, a-t-il ajouté.