Le gouvernement canadien, tout comme le Québec et l'Ontario, doivent faire pression sur Washington afin d'éviter les compressions majeures que l'administration du président Trump compte imposer à l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), estime le maire Denis Coderre. Il en va de l'avenir de la principale source d'eau au monde.

Le 4 mars dernier, La Presse rapportait les inquiétudes grandissantes au sud de la frontière quant à l'avenir du principal programme de protection de l'eau des Grands Lacs, qui abrite 20% de l'Eau potable de la planète. De 300 millions par an, son budget devrait être amputé à 10 millions, soit une baisse de 97%.

De retour de Chicago où 18 maires de grandes métropoles se sont prononcés sur la protection de l'eau, le maire Denis Coderre estime que le scénario envisagé par l'administration Trump serait catastrophique pour l'eau de ce bassin, dans lequel Montréal puise pour s'abreuver. «Il est minuit moins cinq, il faut protéger notre eau, a-t-il dit aujourd'hui lors d'un point de presse. Si ça se fait juste d'un côté de la frontière, ça ne marchera pas. Il faut qu'un travail se fasse des deux côtés.»

Le maire réclame l'intervention tant du gouvernement de Justin Trudeau, de Philippe Couillard, que de la première ministre ontarienne Kathleen Wynne. Denis Coderre doit s'entretenir cet après-midi avec l'ambassadeur canadien à Washington, David MacNaughton, afin d'aborder ce sujet. Le maire dit aussi s'être entretenu avec la ministre fédérale de l'Environnement, Catherine McKenna, qui se rend sous peu à Washington.

Pour illustrer les efforts nécessaires, Denis Coderre cite en exemple la carpe asiatique, cette espèce envahissante dont la présence a récemment été confirmée dans le fleuve St-Laurent.