La société Pipeline Trans-Nord a fermé temporairement son pipeline vers 7 h 30 ce matin, après que des militantes écologistes eurent pénétré dans un enclos protégeant une valve dans le Parc national d'Oka.

« Pipeline Trans-Nord Inc. a procédé à un arrêt temporaire de son oléoduc et a isolé la section près d'Oka vers 7 h 30 le 18 novembre 2016, après avoir été informée de la présence de protestants enchaînés à la structure d'une station de pompage au Québec, a indiqué l'entreprise dans courriel à La Presse. La compagnie est également en contact avec la police qui est sur le site pour aider à assurer la sécurité du public, de l'environnement et de l'oléoduc. Le pipeline demeurera en arrêt jusqu'à nouvel ordre. »

Tôt ce matin, des écologistes ont pénétré dans l'espace clôturé qui protège une valve du pipeline Trans-Nord afin d'exposer ce qu'ils estiment être des lacunes du plan d'urgence de cette installation. Trois d'entre elles sont enchaînées aux installations.

« On est venues à plusieurs citoyennes bloquer l'accès à la valve, a dit Marie-Josée Béliveau, en entrevue téléphonique plus tôt ce matin. Il y a trois citoyennes enchaînées à la valve. On a appelé Trans-Nord au numéro d'urgence inscrit sur les bornes ici dans le parc. On a appelé trois fois entre 6 h 45 et 7 h 15. Elles [les téléphonistes de l'entreprise] nous ont dit qu'on les harcelait et nous ont dit d'appeler nous-mêmes la police. »

Trois patrouilleurs de la Sûreté du Québec (SQ) sont venus constater la situation depuis le début de l'action des militants.

Informée par La Presse de l'intervention de la compagnie, Mme Béliveau a estimé que le délai de réponse était trop long.

« Ils ont quand même attendu presque une heure avant de fermer le pipeline, a-t-elle dit. On se demande ce qui se serait produit s'il y avait eu un déversement. »

Construit en 1956, le pipeline TransNord transporte des produits pétroliers entre l'est de Montréal, l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau et le sud de l'Ontario.

Il traverse la rivière des Outaouais en amont de la plupart des prises d'eau potable de la région de Montréal.

L'été dernier, l'Office national de l'énergie a renouvelé le permis d'opération du pipeline en dépit de la dissidence de deux commissaires, qui auraient plutôt ordonné sa fermeture, en raison de nombreux incidents de surpression dangereux.