Le gouvernement fédéral a précisé comment il prévoit mesurer les émissions de gaz à effet de serre (GES) en amont des prochains projets pétroliers et gaziers.

Ottawa avait annoncé en janvier que les évaluations environnementales fédérales considéreraient désormais les impacts plus larges de projets à l'étude comme les oléoducs et les installations de gaz naturel liquéfié.

Une section dans la Gazette du Canada présente la méthodologie proposée par le ministère de l'Environnement. Les intervenants auront jusqu'à 30 jours pour émettre des commentaires sur la méthode d'évaluation du gouvernement fédéral.

L'approche fédérale a deux volets. La première partie de l'analyse mesurerait les émissions associées à la production du pétrole et du gaz qui rempliront les oléoducs et les installations des projets qui sont évalués.

La seconde partie se pencherait sur différents scénarios du marché, examinant les conditions selon lesquelles «les émissions en amont au Canada estimées (pourraient) se produire même si le projet n'est pas réalisé».

Erin Flanagan, du groupe de réflexion environnemental Pembina Institute, estime que le gouvernement fédéral pose les bonnes questions et elle se réjouit que les émissions de gaz de combustion soient prises en compte dans le calcul.

Mme Flanagan souhaiterait toutefois plus de clarté quant à savoir comment les projets évalués avec les nouvelles règles s'harmoniseront avec l'objectif actuel du Canada de réduire ses émissions de 30 pour cent en dessous des niveaux de 2005 d'ici 2030.

«Pouvons-nous avoir une discussion sur l'infrastructure séparément de la discussion sur les cibles?», a demandé Mme Flanagan.

Kathryn Harrison, professeure de science politique à l'université de la Colombie-Britannique, estime pour sa part que plusieurs questions demeurent sans réponse - en premier lieu la variation de la performance d'émission entre les producteurs de pétrole et de gaz.

«On ne sait pas comment ces facteurs d'émission seront spécifiques à une opération en particulier ou à un opérateur en particulier», a-t-elle expliqué.

Elle se demande aussi quel type de prévision de production sera considéré dans l'analyse. Les oléoducs peuvent fonctionner plusieurs dizaines d'années, alors l'évaluation doit adopter une vision à long terme, a-t-elle fait remarquer.

«Le problème, c'est que nous approuvons des projets maintenant qui dureront pendant des dizaines d'années alors que nous avons des cibles d'émission pour dans moins de 15 ans», a-t-elle soutenu.