Un tiers des forêts chinoises restent menacées, en dépit de l'annonce par les autorités d'une suspension de l'abattage commercial d'arbres en milieu naturel d'ici à 2017, a estimé mercredi l'ONG environnementale Greenpeace.

De vastes étendues forestières ont été sacrifiées au fil de l'insolent développement économique du pays des dernières décennies, mais Pékin est résolu à remédier à la situation, à en croire les grandes lignes du prochain plan quinquennal chinois dévoilées mardi soir.

Ce plan, élaboré par le Parti communiste au pouvoir et portant sur la période 2016-2020, confirme l'objectif de mettre fin à l'abattage commercial dans les forêts naturelles.

Aucun calendrier n'est dévoilé, mais les médias d'État avaient précédemment indiqué qu'une telle interdiction devrait intervenir d'ici à 2017.

Après un programme expérimental déjà en cours dans le nord-est, elle devrait s'appliquer dans un premier temps aux zones appartenant à l'État avant de s'étendre aux domaines en propriété collective, avait précisé en juin un haut responsable de l'Administration nationale des Forêts.

La Chine compte environ, selon des chiffres officiels, 200 millions d'hectares de forêts naturelles, dans lesquelles le volume d'arbres abattus chaque année représente environ 50 millions de m3.

Bien que saluant la suspension de l'abattage commercial comme «une bonne nouvelle pour la protection des milieux naturels», les experts de Greenpeace se disent cependant très circonspects.

L'engagement du Parti réitéré mardi «ne signifie aucunement que les forêts naturelles seront désormais épargnées», a insisté l'ONG dans un communiqué.

Les règlements actuels permettent en effet que certaines forêts naturelles soient qualifiées de «forêts de qualité inférieure» et de «fonctionnalité basse», ce qui ouvre la voie à leur abattage avant de replanter de nouvelles espèces sur les zones défrichées, explique Greenpeace.

Or, le recours à cette possibilité a déjà donné lieu à moult reprises à une exploitation commerciale des ressources sylvestres.

«Si cette lacune juridique n'est pas éliminée, un tiers des forêts naturelles chinoises courra toujours le risque d'être abattues, en dépit de la suppression prévue d'ici à 2017», a insisté Greenpeace.