Le BBC Shanghai, un bateau dont la sécurité est mise en doute alors qu'il doit rapporter en Australie des déchets nucléaires traités en France, est arrivé mercredi à Cherbourg dans le nord-ouest du pays, a constaté un photographe de l'AFP.

Le groupe français Areva a annoncé vendredi préparer un transport de déchets nucléaires à destination de l'Australie à bord de ce bateau qui appartient à la compagnie allemande BBC Chartering et qui bat pavillon Antigua-et-Barbuda. Le groupe nucléaire ne précise pas de date pour ce voyage.

Mais le vice-président de l'Assemblée nationale, l'écologiste Denis Baupin, a demandé lundi «une interdiction de l'utilisation de ce bâtiment pour ce transport vers l'Australie».

«Le BBC Shanghai apparaît en effet sur plusieurs listes noires au niveau international. Il est en particulier indésirable aux États-Unis, et a fait l'objet de plusieurs retenues dans différents ports cette année pour défaut de sûreté», rappelle le député dans une lettre à la ministre de l'Écologie Ségolène Royal, relayant ainsi des alertes des organisations Greenpeace et Robin des Bois.

Le BBC Shanghai «a été détenu à Bilbao (Espagne) pour 13 déficiences en août 2010, à Gladstone (Australie) pour 11 déficiences en mars 2014 et à Honolulu (Hawaï) pour 8 déficiences en mars 2015 (...) 43 autres déficiences techniques ont été relevées à bord du navire, notamment à Dunkerque en 2009 et à Montoir de Bretagne en 2004», a détaillé l'association Robin des Bois, spécialisée dans la défense de l'environnement marin.

Les écologistes sont pour le retour des déchets nucléaires dans leur pays d'origine, mais pas sur ce bateau.

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), à qui Greenpeace France a demandé d'interdire l'usage de ce bateau pour les déchets nucléaires, a annoncé qu'elle allait inspecter la cargaison jeudi.

Ces déchets très radioactifs australiens tiennent dans deux emballages, soit l'équivalent du chargement de deux wagons de matière nucléaire pour un train, selon Areva.

Le groupe assure que «la compagnie et le bateau utilisés présentent toutes les garanties nécessaires en matière de sécurité et de sûreté».

Ce transport doit avoir lieu pour le compte d'ANSTO (Agence australienne des Sciences et Technologies nucléaires).

Selon Greenpeace, ces déchets doivent être légalement renvoyés avant le 1er janvier 2016 en Australie.