L'Islande a annoncé avoir convoqué les ambassadeurs de cinq États ayant décrété un moratoire sur la pêche près du pôle Nord, regrettant d'avoir été tenue à l'écart d'un accord qui n'engage que ses signataires.

«L'Islande regrette que, bien qu'elle ait de façon répétée demandé à participer à (leur) collaboration, les cinq États aient décidé de maintenir l'Islande à l'écart des consultations et des préparatifs de la déclaration en question», a indiqué son ministère des Affaires étrangères jeudi après avoir convoqué les ambassadeurs des États-Unis, de la Russie, du Canada, de la Norvège et du Danemark (au nom du Groenland).

Ces cinq États riverains de l'océan Arctique avaient annoncé le 16 juillet un accord interdisant à leurs flottes de pêche d'opérer dans les eaux internationales de cet océan en l'absence d'une réglementation internationale.

Cette zone de 2,8 millions de km2 - cinq fois la France métropolitaine - est généralement recouverte de glaces marines, mais, en raison du réchauffement climatique, la fonte rapide de la banquise pourrait à l'avenir l'ouvrir à des activités commerciales.

En septembre 2012, année où la banquise a fondu à un niveau record, 40 % de la zone internationale de l'océan Arctique a été momentanément libre de glaces.

Les signataires avaient précisé qu'ils tenteraient de convaincre les autres États de s'abstenir eux aussi de pêcher dans ces eaux en l'absence d'un accord international de gestion des ressources.

L'Islande «n'est par conséquent pas liée par cette déclaration», a constaté Reykjavik, en faisant valoir que ses «connaissances scientifiques et son expérience en matière de pêche peuvent contribuer de manière significative aux consultations et discussions dans ce domaine».

La zone internationale de l'océan Arctique est située près du pôle Nord entre les zones économiques exclusives des cinq pays signataires. Dans les faits, une petite partie de ces eaux est déjà soumise aux réglementations de la Commission des pêches de l'Atlantique du Nord-Est.