Le ministre canadien des Ressources naturelles, Greg Rickford, dit regarder d'un bon oeil les nouvelles règles américaines sur les émissions de méthane annoncées par la Maison-Blanche, affirmant que le Canada est un «partenaire bien disposé», mais a refusé de s'engager à prendre des mesures similaires.

Les États-Unis ont indiqué mercredi vouloir réduire d'entre 40 et 45 pour cent les émissions de méthane d'ici 2025 par rapport à 2012.

Le méthane est un gaz à effet de serre très dommageable, encore plus que le dioxyde de carbone. Les opérations d'aération ou de flambage du gaz naturel et du pétrole peuvent en émettre de très grandes quantités.

L'annonce a été faite alors que le ministre Rickford se trouvait à Washington pour défendre une fois de plus le projet d'oléoduc transfrontalier Keystone XL.

«Chaque fois que les États-Unis pensent à des réglementations sur le charbon ou le méthane, ça me dit deux choses, a affirmé M. Rickford durant une conférence de presse à Washington. Un: le Canada est un partenaire bien disposé. Et deux: c'est une opportunité pour le Canada, les États-Unis et le Mexique, de manière trilatérale, d'apporter à l'Amérique du Nord des opportunités et des solutions aux défis que nous rencontrons en matière de ressources énergétiques.»

En mai dernier, a souligné M. Rickford, l'Alberta a adopté de nouvelles règles de santé et de sécurité pour l'aération et le flambage des gaz.

«Je dirais, avec tout mon respect, que nous sommes en avance sur les États-Unis sur certaines parties des règles sur le méthane, a-t-il dit. Le flambage est le meilleur exemple.»

Néanmoins, la cible de réduction d'émissions de méthane fixée par la Maison-Blanche outrepasse tout ce qui se fait au Canada, et englobe tout, des fuites d'oléoduc au traitement du gaz naturel, en passant par les compresseurs et les systèmes de détection de gaz à distance et de détection de fuite.

Le porte-parole de la ministre de l'Environnement a indiqué que le ministère révisait la proposition des États-Unis pour évaluer ce qu'elle implique pour le Canada.

La réglementation de l'industrie du pétrole et du gaz naturel au Canada en vue d'éliminer les émissions de gaz à effet de serre est une promesse des conservateurs qu'ils repoussent depuis 2007. Le mois dernier, le premier ministre Stephen Harper avait souligné que son gouvernement serait «fou» d'imposer unilatéralement une réglementation sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans l'industrie pétrolière et gazière, expliquant qu'il s'agissait de quelque chose qui devait être fait «de manière intégrée dans une économie continentale».

«C'est une industrie qui est intégrée entre le Canada et les États-Unis, en Amérique du Nord, et ce qui serait fou, ce serait d'imposer des coûts seulement à notre industrie, car cela ne ferait pas réduire les émissions, mais ferait simplement déplacer les emplois et le développement dans d'autres partie de l'Amérique du Nord», avait déclaré le premier ministre, dans une entrevue de fin d'année accordée à CBC.