Environ 2000 guêpes parasites ont été relâchées mercredi en Indonésie pour éliminer les cochenilles, des insectes qui détruisent les cultures de manioc dont ce pays d'Asie du Sud-Est est l'un des plus grands producteurs au monde.

Mesurant deux millimètres, les guêpes Anagyrus Lopezi ont déjà été utilisées dans d'autres pays de la région, telle la Thaïlande, pour lutter contre ces insectes nuisibles venant d'Amérique du Sud et qui ont déjà envahi le continent africain.

La cochenille suce la sève des plantes de manioc et les fait dessécher, provoquant d'importantes pertes de récoltes de cette plante riche en amidon, qui pousse dans les régions tropicales.

Les petites guêpes reconnaissent cet insecte, pondent des oeufs, et lorsque les parasites émergent, les cochenilles meurent.

Des scientifiques qui participent à cette première initiative en Indonésie - le Centre international d'agriculture tropicale, basé en Colombie, l'Université agricole de Bogor en Indonésie - appellent ces guêpes une «équipe de choc écologique» et insistent sur le fait qu'elles ne sont dangereuses ni pour les humains ni pour les animaux.

Originaires d'Amérique du Sud, les guêpes parasites qui se trouvent dans des élevages ont été relâchées mercredi après-midi, dans un premier temps dans un espace clos à la périphérie de Jakarta, où elles pourront se reproduire naturellement et faire l'objet d'une surveillance. Par la suite, elles seront relâchées dans un champ de manioc.

Les cochenilles, qui sont capables de réduire jusqu'à 84 % de la récolte d'un champ de manioc, avaient été détectées pour la première fois en Asie en 2008 en Thaïlande, et par la suite dans d'autres pays de la région tels le Cambodge, le Laos et le Vietnam.

Peu nombreux jusqu'ici en Indonésie, ces insectes pourraient se répandre très rapidement dans les cultures, comme ce fut le cas en Thaïlande, où le recours aux guêpes parasites s'est révélé efficace, selon des scientifiques.

«Si nous n'agissons pas maintenant, cela pourrait être un revers important pour l'industrie du manioc du pays et des millions d'agriculteurs, dont les revenus dépendent de ces récoltes», a déclaré Aunu Rauf, entomologiste à l'Université agricole de Bogor.