À partir d'aujourd'hui, les Terriens vivent à crédit pour le reste de l'année. Selon les derniers calculs du Global Footprint Network (GFN), il ne leur aura fallu que 231 jours pour épuiser ce que leur planète pouvait leur offrir en 2014 tout en étant capable de se régénérer. Quatre chiffres pour comprendre comment les humains grugent le capital de leur planète.

1,5

À partir d'aujourd'hui, les ressources naturelles consommées sur la planète ne pourront pas être renouvelées. Autrement dit, en 2014, les Terriens consomment l'équivalent des ressources d'une Terre et demie, a répété hier le collectif de chercheurs en environnement Global Footprint Network en rendant public son rapport annuel sur l'empreinte écologique de l'humanité. Cette surconsommation se traduit, par exemple, par des forêts qui rapetissent ou des espèces animales et végétales qui disparaissent.

231

C'est le nombre de jours qu'il aura fallu en 2014 pour épuiser ce que la Terre était en mesure d'offrir à ses habitants sans compromettre le renouvellement de ses ressources. En 1961, l'humanité n'utilisait que les trois quarts de la biocapacité annuelle de la planète. Les choses ont commencé à changer au milieu des années 70, indique le Global Footprint Network. En 2000, l'humanité ne commençait à vivre à crédit qu'au début du mois d'octobre.

12,3

Certains Terriens laissent une empreinte écologique plus tenace que d'autres. Ainsi, les 9,2 millions d'habitants des Émirats arabes unis consomment chaque année 12,3 fois les ressources de leur petit pays. Le Japon (7 fois), la Suisse (4,3 fois), l'Italie (4,4 fois), les États-Unis (1,9 fois) et la Chine (2,2 fois) sont d'autres grands surconsommateurs. Mais le calcul du GFN a ses limites. Ainsi, grâce à son immense territoire relativement peu peuplé, le Canada fait partie des rares pays où l'empreinte écologique est moindre que sa biocapacité. Pourtant, le Canada se classe deuxième au monde, derrière les États-Unis, pour la consommation d'eau par habitant...

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Le calcul du Global Footprint Network semble alarmiste, mais il est malheureusement réaliste, note Fabien Durif, directeur de l'Observatoire de la consommation responsable à l'UQAM. « Le problème, c'est que ça ne cause pas d'électrochoc dans la population », dit-il. Pourtant, ajoute M. Durif, les citoyens comprennent que la situation est grave, mais le passage à l'action reste faible. « Il faut plutôt mettre l'accent sur ce qui peut être fait pour changer les choses. » Parce qu'au rythme actuel, prévient le GFN, il faudra l'équivalent de trois Terres par année en 2050 pour satisfaire l'appétit des Terriens...