La police néerlandaise a arrêté mardi six militants de Greenpeace alors que l'association écologiste a mené deux actions, aux Pays-Bas et en Norvège, pour protester contre l'exploitation d'hydrocarbures dans l'Arctique, zone aux écosystèmes fragiles.

À Ijmuiden (ouest des Pays-Bas), dans la nuit de lundi à mardi, les militants de Greenpeace avaient enchaîné au quai une plateforme de forage pétrolier du groupe russe Gazprom qui devait être acheminée dans l'Arctique.

La police est intervenue aux alentours de 4 h 30 du matin (22 h 30, heure de Montréal).

«Ils ont été arrêtés parce qu'ils ont refusé de quitter la plateforme malgré un ordre de la police», a expliqué à l'AFP un porte-parole de la police néerlandaise, Koss Venema.

Les militants ont depuis été relâchés, mais ils devront bientôt comparaître devant un juge pour avoir refusé d'obtempérer aux ordres de la police, selon M. Venema. La plateforme a quant à elle pris le chemin de l'Arctique.

En Norvège, 15 militants sont montés à bord d'une plateforme pétrolière, le Transocean Spitsbergen, dans la mer des Barents, au nord de la Norvège.

Cette plateforme doit bientôt mener des activités de forage dans le puits de pétrole le plus au nord du pays, selon un porte-parole de Greenpeace, Juha Aromaa.

Les militants sont toujours à bord et disposent de réserves «pour rester plusieurs jours», a déclaré à l'AFP M. Aromaa, selon lequel les activistes ont déployé des banderoles disant notamment «Non au pétrole de l'Arctique».

Le militant ayant coordonné l'action aux Pays-Bas n'est autre que Faiza Oulahsen, qui était au nombre des 30 militants de Greenpeace interpellés par les autorités russes en septembre alors qu'ils menaient une action contre une plateforme pétrolière du russe Gazprom en Arctique.

La plateforme d'Ijmuiden, le GSP Saturne, a pour destination finale la mer de Petchora, au sud-est de la mer de Barents.

Cette plateforme de forage, opérée par une équipe de 100 personnes, est la deuxième du russe Gazprom visée par Greenpeace dans le cadre de sa campagne contre l'exploitation d'hydrocarbures dans l'Arctique.

«Aujourd'hui, quelques voyous sont montés sur la plateforme et ont déployé quelques pancartes, mais à l'heure actuelle la plateforme a quitté le port et suit son itinéraire prévu», a affirmé le porte-parole de Gazprom, Serguei Kouprianov sur la radio Écho de Moscou.

Le groupe pétrolier norvégien Statoil a quant à lui accusé Greenpeace de se conduire de manière «illégale et irresponsable».

«Statoil respecte le droit de tenir des manifestations légales et estime que c'est important, mais accompagné d'un débat démocratique sur le pétrole et son industrie», a affirmé la société dans un communiqué.

Les 30 militants arrêtés en Russie avaient été inculpés pour piraterie avant d'être libérés sous caution en novembre et de bénéficier d'une amnistie en décembre.

Le Tribunal international du droit de la mer, saisi par les Pays-Bas, avait ordonné fin novembre à la Russie de libérer le navire et les 30 activistes de Greenpeace.

L'organisation écologiste est basée aux Pays-Bas et l'Arctic Sunrise, le navire saisi, bat pavillon néerlandais. Le bateau est toujours aux mains des autorités russes.